Sur la commune de Faux-la-Montagne en Creuse, une villa, dont les vestiges ont été régulièrement fouillés ces dernières années par des archéologues et des étudiants, a été mise à jour. Cependant, à ce jour pour des raisons de conservation, le site a fait l’objet d’un renfouissement. Les vestiges antiques ne sont donc malheureusement plus visibles aujourd’hui.

Sources : site internet de la mairie de Faux-la-Montagne
Les campagnes de fouilles
Découvert en 1994 par un exploitant agricole, les vestiges antiques exhumés à Chatain sont le témoignage d’une occupation humaine de la fin du Ier siècle au IVème siècle de notre ère. En 2016, le site est prospecté et sondé pour la première fois. Par la suite, il fait l’objet de plusieurs campagnes de fouilles successives en 2017, 2018 et 2019. Un ensemble thermal attenant à une villa gallo-romaine est mis à jour.
Dans leurs rapports de recherche successifs de 2017 à 2019, Florian Baret et Gentiane Daviguo mentionnent la pauvreté et la rareté des sources écrites concernant le site de Chatain. Seuls les cadastres semblent renseigner sur la localisation du site et la possible présence de structures gallo-romaines. Fort heureusement les fouilles récentes viennent nous éclairer sur l’organisation de la villa. Ainsi, la campagne de 2016 a permis la découverte de sols en béton de tuileau, espaces chauffés et d’un seuil dallé. En 2017, les fouilles ont fourni de nouveaux éléments significatifs mais c’est en 2018 que les archéologues poursuivent leur travail, leur permettant de comprendre davantage le plan de l’espace thermal de la villa. Trois phases d’occupation sont identifiées : la première correspond au Ier siècle de notre ère, la deuxième se situe vers de la deuxième moitié du Ier siècle jusqu’à la première moitié du IIème siècle et la dernière phase s’inscrit dans la deuxième moitié du IIème siècle jusqu’à la fin du IIIème siècle de notre ère.

Sources : Site internet de la mairie de Faux-la-Montagne
La villa et son espace thermal
Initialement, les archéologues avaient identifiés sept pièces mais ce sont finalement huit pièces qui sont exhumées mettant en exergue une dizaine de phases d’occupation de la villa. La fouille a permis de mettre en évidence l’annexion d’un bâtiment thermal à l’habitation. La sixième pièce semble être une troisième salle chauffée comprenant un hypocauste avec son propre praefurnium. Selon les archéologues, cette pièce a vraisemblablement subi un agrandissement. D’autres pièces, la troisième, la quatrième et la cinquième disposaient également d’un système de chauffe. Mais la fonction attribuée à chaque pièces de la villa reste incertaine.
La découverte de thermes annexés à une villa antique n’est pas rare dans la région puisque l’étude d’autres habitations en atteste également. A l’origine, les thermes romains sont privés et seules les villae de haute classe sociale disposent de bains ou de latrines. L’eau et son culte en Gaule étant très important, Michel Gayraud suppose que le thermalisme gallo-romain pourrait davantage être l’héritage d’une habitude religieuse héritée des Romains que l’adoption d’un mode de vie privé.
Bien que le site soit de nouveau sous terre, vous pouvez retrouver un reportage de France 3 Nouvelle-Aquitaine de 2019 « Archéologie : le site gallo-romain de Châtain se dévoile ».
Bibliographie :
DAVIGO Gentiane et BARET Florian. 2017, La villa de Chatain à Faux-la-Montagne (23), campagne de fouilles programmées 2017, Rapport de fouilles programmées. [Rapport de recherche] SRA NouvelleAquitaine, 367p.
DAVIGO Gentiane. 2018, « Les thermes antiques de la villa de Chatain, Faux-la-Montagne (Creuse). Résultats de la campagne de fouilles 2017 », Aquitania, t. 34, p. 375-387.
DAVIGO Gentiane et BARET Florian. 2020, Fouille programmée sur la commune de Faux-la-Montagne, lieudit Chatain (23), campagne 2019, Rapport de fouille programmée. Limoges : SRA Nouvelle Aquitaine. 3 vol.
DUSSOT Dominique. 1989, Carte Archéologique de la Gaule : La Creuse, 23. Paris : Académie des Inscriptions et Belles-Lettres.
GAYRAUD, Michel. 2008, « Le thermalisme antique dans la Gaule du centre », in Bulletin de l’Académie des Sciences et Lettres de Montpellier, p. 491-497.