ANTIQUE LIMOUSIN

Histoire du Limousin

Les remplois antiques à l’époque médiévale

C’est un point commun au Limousin, au Périgord et à de nombreuses autres régions : le remploi d’éléments architecturaux antiques au Moyen-âge. Blocs, pièces lapidaires, statues, inscriptions… la liste des éléments réintégrés dans les édifices religieux est longue. Très fréquents, ces remplois ne sont pas anodins et répondent à de réelles considérations.

Le remploi : la vision de l’Antiquité au long du Moyen-âge

Suite au déclin de l’Empire romain d’Occident, de nombreux édifices publics ou privés encore érigés ne sont plus entretenus. Temples, palais, thermes, villae formaient un paysage dans lequel les hommes et les femmes de la période médiévale évoluaient sans manifester d’intérêt ou de réelle admiration pour ces vestiges. Progressivement, les temples sont démontés et les éléments de grand appareil sont remployés. Les villae devinrent des centres urbains et les lieux de culte formèrent petit à petit les nouveaux soubassements de petites chapelles, abbayes ou églises.

Jordanès (VIème siècle), historien de langue latine et auteur d’une Histoire romaine de Romulus à Justinien montre cependant que le monde romain est encore bien présent. A partir de la renaissance carolingienne au VIIIème siècle, on observe un regain d’intérêt pour l’Antiquité. En effet, Charlemagne (742/748-814) qui revendique l’Empire d’Occident se place en héritier de la grandeur romaine. Mais du Xème au XIème siècle les empereurs ottoniens ne manifestent plus aucun intérêt pour la période antique. Entre rejet et légitimation du pouvoir, l’Antiquité revêt une image contrastée jusqu’au XI-XIIème siècles où en raison de nouvelles constructions, de nombreux vestiges sont redécouverts. A cette occasion, une vraie réflexion autour de l’Antiquité apparaît et l’intérêt est redoublé. Les constructions de l’époque médiévale s’affinent et plusieurs architectures prennent leur essor imposant des styles originaux.

Considérations techniques…

Le remploi dépasse le simple goût pour l’Antiquité. Il s’exerce tout au long de l’époque médiévale et a diverses causes. Évoquer la simple destruction ou le remplacement d’un élément par un autre semble trop réducteur puisqu’on constate qu’une véritable économie autour du remploi s’instaure.

Le remploi s’applique essentiellement dans les fondations de nouveaux édifices où l’utilisation de blocs antiques dans les chevets des églises est courant et peut s’expliquer par des considérations techniques. Bien que le poids important des blocs rend la manipulation complexe ceux-ci sont réutilisés en maçonnerie et vont jusqu’à définir le plan d’un nouveau bâtiment. La fonction première d’un lieu peut alors être détournée, c’est le cas des mausolées antiques transformés en église. Le mausolée du Moutier-Rozeille en Creuse est l’un des mieux documentés en Limousin. Selon Thomas Creissen, la transformation semble s’opérer entre le Vème et le VIIème siècle, avant de devenir un espace d’inhumation privilégié. Le mausolée de Sainte-Marie-de-la Courtine à Limoges, situé sous l’ancienne église, montre également cette évolution avec un podium par lequel on accédait et autour duquel deux absidioles ont été ajoutés. Thomas Creissen évoque également la finalité de ce phénomène et interroge la motivation derrière la récupération de mausolées antiques. Selon lui, la construction d’un édifice chrétien au-dessus d’un monument antique implique qu’un chrétien a pu être inhumé à cet endroit mais cette hypothèse reste difficilement démontrable. Le réinvestissement des vestiges antiques par des lieux de cultes chrétiens est bien à mettre en corrélation puisque des thermes, des nymphées et des villae sont également investis sans pour autant qu’une quelconque symbolique ne se manifeste. Outre les fondations, les blocs antiques peuvent être remployés dans les élévations. A Châteauponsac dans l’église Sainte-Thyrse, Thomas Creissen montre que les chaînages d’angle du bras du transept correspondent à des éléments en grand appareil de la période antique. A l’église Saint-Pierre de Rancon, les blocs sont à la base des murs et à La Souterraine dans la crypte, ce sont trois rangs d’assises de grand appareil et des éléments d’architraves qui constituent le mur nord.

… et constitution de stocks

Le remploi de blocs architecturaux peut être à l’origine de la constitution de stocks. Lors de travaux de construction d’un parking sur le site de Saint-Martial, une forte concentration de vestiges antiques avait été découvert (blocs en grand appareil, fût de colonnes, cippe…), d’autres sur le site du palais épiscopal. Jean-Pierre Lousteau explique que cette réserve pourrait correspondre à des surplus de stock constitué lors de nouveaux chantiers de construction. Des sarcophages découverts sur le site de l’abbaye de Saint-Martial proviendrait de ce stock répondant à une demande du domaine funéraire. Pour Thomas Creissen, les remplois font l’objet d’une véritable réflexion, « une exploitation raisonnée des matériaux […] disponibles ». Certains édifices antiques, comme les mausolées du site des Cars, sont totalement démantelés afin d’en réutiliser les matériaux. On imagine cependant que tous les blocs antiques de la région n’ont pas servi posant la question d’un possible réseau commercial autour de cet exploitation. Thomas Creissen imagine alors des « entreprises de spoliation » permettant la diffusion des blocs en dehors du Limousin. Dans cette économie, le remploi des blocs intéresse pour sa dureté (granite) mais aussi pour son coût mais cela reste à nuancer car celui-ci nécessite tout un travail d’extraction et de transport plus onéreux qu’il n’y paraît.

Blocs, fondations… les murs des églises médiévales empruntent des éléments architecturaux antiques pour construire ou agrandir leurs édifices mais cet usage ne se limite pas seulement aux bâtiments puisque les statues, les inscriptions et les autels sont aussi remployés.

Quelques exemples

Les statues de lions

D’autres éléments architecturaux sont réutilisés dans les églises ou à proximité. L’exemple le plus frappant est celui des statues léonines dont les plus connues sont celles de l’Église Saint-Michel-Des-Lions de Limoges. Les statues de lions font partis des éléments architecturaux les mieux réintégrés dans l’espace religieux de l’époque médiévale.

Les autels-bénitiers

Les autels datés de l’époque romaine font également partis des remplois courants. Généralement, ceux-ci font l’objet d’une modification et leur fonction votive s’est vue effacée au profit d’un usage religieux. C’est ainsi que plusieurs autels prirent la fonction de bénitier comme ceux présents dans les églises paroissiales de Saint-Christophe à Thauron et à Saint-Quentin-la-Chabanne en Creuse.

Les blocs

Dans les édifices religieux, on peut assez facilement distinguer le remploi de blocs de l’époque romaine. Par exemple, le mur extérieur de l’église romane de Parsac (Creuse) montre le remploi d’appareils cyclopéens (mode de construction primitif constitué de grosses pierres équarries ou non, agencés ou entassés pour produire un mur). On peut les discerner lors des fouilles des soubassements ou des fondations d’églises.

Bibliographie :

Comment le mythe de l’ancêtre gaulois a servi le discours du « roman national »

Pour Laurence De Cock, l’usage de l’expression « roman national » est récente et renvoie directement au récit historique du XIXème siècle, comme utilisé au Parc du Puy du Fou, par exemple. L’historienne le définit comme une modalité d’écriture de l’histoire au moment où celle-ci se constitue comme une discipline académique et scientifique. Le roman national inclut aussi « […] l’idée d’une nécessaire reconquête identitaire […] ». et se forge, en Europe, dans le contexte particulier de la constitution d’États-nations qui « […] cherchent à se doter d’une culture nationale susceptible de nourrir une appartenance commune ». C’est la découverte de l’histoire des Gaulois dont on fait les prédécesseurs de la nation française.

La nation est une notion apparue après la Révolution Française et naît avec elle, l’idée d’un passé et d’un récit commun au peuple français dont la genèse prendrait racine dans l’Antiquité. A partir de la Troisième République (1870), les manuels scolaires de l’école publique forgent l’idée d’un récit national, d’une ascendance et d’une origine commune à la France. La recherche d’un héritage n’est pourtant pas propre au XIXème siècle, depuis l’époque médiévale la monarchie française se prévalait d’une origine franque. Par ailleurs, les historiens français de l’époque orientaient l’essentiel de leurs travaux sur l’origine des Francs et des premiers rois mérovingiens. La construction d’une ascendance mythique n’est pas une nouveauté, mais elle illustre parfaitement les courants de pensées d’une société en mutation. Progressivement, la communauté scientifique et le pouvoir politique recherchèrent une origine antique mais la France ne pouvait légitimement pas prétendre descendre des Romains, certains prônèrent alors l’idée d’une Gaule unifiée. Mais ce discours, loin de la réalité historique et archéologique, répondait avant tout à des conceptions politiques où Vercingétorix fut présenté tour à tour comme un vaincu héroïque, un vaillant résistant puis un meneur charismatique.

La figure de Vercingétorix

Pour l’archéologue français et chercheur au CNRS, Jean-Louis Brunaux, c’est Amédée Thierry (1797-1873) qui fait véritablement naître la figure de Vercingétorix en 1828 dans sa vaste Histoire des Gaules. Que ce soit dans la littérature historique ou l’art, Vercingétorix est placé au XIXème siècle au centre de nombreuses hagiographies. Ce caractère légendaire qu’on lui offre trouve son essence dans deux idéologies : la culture nationaliste et la culture gréco-romaine. A cette époque, Vercingétorix était essentiellement pensé au travers du discours du vainqueur : Jules César. Jeune aristocrate arverne, Vercingétorix s’illustra contre les armées de César lors des dernières campagnes militaires de la guerre des Gaules. Vaincu à Alésia en l’an 52 avant notre-ère, Jules César fait de cette défaite une victoire en la plaçant au centre de sa propagande. Pour Napoléon III, Vercingétorix se présente alors comme le héros d’une heureuse défaite, appuyant sur le fait dans son Histoire de Jules César (1865-1866) que le « césarisme [a] fait le bonheur des peuples ». Par ce biais, l’empereur appuie le caractère autoritaire de son pouvoir et érige en 1866 une statue à l’effigie de Vercingétorix sur le site d’Alésia. Mais très vite, la figure du chef gaulois évolue et le discours s’inverse, on fait de lui un vaillant résistant à l’envahisseur. Là encore, cette vison sert essentiellement l’exhalation du patriotisme français des années 1870 et s’explique par le contexte de défaite de la France face à l’empire allemand. Au début du XXème siècle, Camille Julian (1859-1933) publie un ouvrage entièrement dédié au chef arverne. Il fait de lui « […] le véritable héros, l’homme digne de commander à des hommes, et de plaire aux dieux. ». Le caractère héroïque de Vercingétorix est accentué et sa défaite face à Jules César est magnifiée. L’appropriation de sa personne résulte donc avant tout d’une instrumentalisation d’événements historiques.


Vercingétorix jette ses armes aux pieds de César (1899) par Lionel Royer (1852-1926)
Musée Crozatier au Puy-en-Velay

L’instrumentalisation de l’histoire

A l’heure de la construction de l’État, les thèmes d’un passé commun, d’une histoire partagée et d’un héritage antique esquissant les prémisses de la France trouvent un écho considérable. Ces idées prennent leur essor dès le Second Empire où Napoléon III (1808-1873) féru d’archéologie encourage dès 1858 des recherches sur la Gaule et entretient un rapport particulier avec l’histoire antique. Selon Michel Redde, ce regard tourné vers l’Antiquité est « […] le fruit d’une époque, le produit d’une curiosité scientifique qui touche l’Europe, sur fonds de rivalités nationales ». Pour Laurence De Cock, outre l’héroïsation des figures historiques, les historiens choisissent les événements qu’ils exploitent et leur calquent un calendrier fantasmé mais c’est aussi la première fois qu’un récit cohérent de l’histoire apparaît. A la fin du XIXème siècle, ce récit se présente comme une avancée importante dans la lecture et l’approche scientifique de la réalité historique. L’histoire comme discipline cherche ses méthodes et l’essor de nouveaux courants permet de faire évoluer la manière dont on l’écrit. A cette époque, l’histoire répond à un besoin, celui d’unir le peuple français autour de valeurs communes.

C’est à l’école que la construction de ce passé commun va être mis en pratique. En 1882, elle devient gratuite, laïque et obligatoire pour l’enseignement primaire des enfants de 6 à 13 ans. En cours les élèves ont à leur disposition le Petit Lavisse qui offre un récit scolaire d’une histoire partagée éveillant ainsi le sentiment patriotique.

Dans toutes les strates de la société on cultive le goût pour l’histoire qui est soumise au discours politique et où l’objectivité et la critique des sources ne font pas réellement parties de la méthodologie historique. La récupération politique de faits historiques n’est pas nouvelle et la construction du mythe des ancêtres gaulois prend racine en même temps que la France naît comme État-nation.

Le mythe autour des Gaulois

« Nos ancêtre les Gaulois » était un paradigme déjà présent à la Renaissance. Repris par la Révolution française et brandie sous la Troisième République, cette idée a continué de s’enraciner dans les courants de pensée de la fin du XIXème siècle. Henri Martin (1810-1883) dans son Histoire de France en 19 volumes participe grandement à la diffusion de cette vision. Il relit Jules César et voit dans les textes antiques la description d’un territoire gaulois délimité naturellement par le Rhin et d’un peuple. On présente les Gaulois comme l’ennemi idéal contre lequel Rome a pu s’élever. On s’intéresse aussi à leur mode de vie, leur culture, leurs coutumes et surtout on chercher chez eux un aspect précis.

Leur description physique (pourvu de longs cheveux, moustachus, portant un casque ailé) viendrait directement des auteurs anciens. Strabon et Dion Cassius sont les premiers à signaler que les Gaulois laissent pousser leurs cheveux et l’expression Gallia Comata, la Gaule chevelue, apparaît chez Catulle et Pline l’Ancien. Diodore de Sicile s’attarde sur l’aspect des Gaulois, leur moustache, leur peau blanche et leurs cheveux blonds. Ces auteurs sont repris et cités tout au long du XXème siècle. Pourtant plusieurs éléments sont à nuancer. Pour l’archéologue Matthieu Poux, cette description teintée de dédain, faisait des Gaulois des rustres vivant en forêt et peu apprêtés. Aujourd’hui on sait que l’apparence physique et la réalisation de coiffures sophistiquées faisaient parties des accoutrements des Gaulois. Les découvertes archéologiques des 50 ans dernières années ont permis aux historiens de mieux connaître la société gauloise et de déconstruire les croyances que l’on avait. La complexité des tressages de leurs cheveux servaient essentiellement à impressionner leurs adversaires. Quant à la vie en forêt, les Gaulois étaient loin de l’image rustres qu’on a souhaité leur donner, c’était surtout des exploitants de bois dont plusieurs auteurs tel que Strabon présente comme de bons gestionnaires.

Le mythe du Gaulois a servi et sert encore depuis le XIXème siècle les fabulations et les discours dans la sphère publique. Ces considérations visant notamment à valider ou à rechercher une ascendance ou une origine commune à la France occulte l’histoire des peuples gaulois. Les valeurs héritées deviennent le cheval de bataille du pouvoir en place. Selon Jean-Louis Brunaux, le seul héritage des Gaulois parvenu jusqu’à nous sont les routes romaines qu’ils ont construites, le paysage qu’ils ont su modeler en défrichant et reboisant les forêts et les toponymes.

Bibliographie :

L’apport de la toponymie locale

Parce que l’histoire du Limousin ne se résume pas qu’à ses sites archéologiques ou aux sources épigraphiques. L’étude des noms de lieux offre de plusieurs éléments de compréhension et éclaire certains points historiques.

Qu’est-ce que la toponymie ?

La toponymie est l’étude des noms de lieux. Cette science repose sur la recherche étymologique, la signification et l’évolution des noms de lieux habités à travers les âges. Roseline le Squère présente la toponymie comme une branche de l’onomastique permettant de comprendre l’origine des noms de lieux comme des « vecteurs d’une communication trans-générationnelle ». La toponymie apporte de nombreux éclairages à l’échelle de l’histoire locale. La survivance d’une racine gauloise ou latine dans un toponyme donne un témoignage bienvenu sur l’histoire d’un lieu. Marcel Villoutreix expose l’idée d’une pluridisciplinarité dans l’étude des noms de lieux. C’est grâce au croisement des données linguistiques et des découvertes archéologiques que l’ont peut savoir si un nom de lieu est antérieur ou postérieur à la conquête romaine.

Les noms de lieux d’origine gauloise

Jean-Michel Desbordes affirme que le gaulois a été parlé jusque vers l’an mil. Les noms de lieux ont aussi bien pu être donné à avant et après la conquête romaine jusqu’au début de la période médiévale.

Dans Les noms de lieux du Limousin, témoins de l’histoire d’une région, Marcel Villoutreix montre les formations celtiques et préceltiques des toponymes locaux. La persistance de la langue gauloise se lit dans les noms de lieux du Limousin qui s’inspirent directement de leur environnement. Ainsi, plusieurs toponymes sont des hydronymes : la Briance (Haute-Vienne), Brivancia, tient du gaulois de briva et du présuffixe latin – antia, littéralement c’est la « rivière que l’on franchit par un pont », Marcel Villoutreix suppose par là les voies antiques traversant la cité des Lémovices ; la Glane (Creuse, Corrèze et Haute-Vienne) tient du gaulois glanna, la rive. D’autres sont, ce qu’on appelle, des oronymes (nom d’un relief, d’une montagne), ainsi la ville d’Ussel (Corrèze) tiendrait son nom d’uxello désignant un site élevé, en hauteur en langue gauloise. D’autres ont une origine religieuse. Beaune (Corrèze et Haute-Vienne) est un nom issu de Belenos, dieu gaulois souvent assimilé à Apollon. Balême (Corrèze) tiendrait peut-être son nom de Belisama, importante déesse du panthéon gaulois.Il est difficile de donner une vue générale des toponymes limousins d’origine gauloise mais ils sont nombreux. La strate gauloise dans les noms de lieux renforce véritablement l’idée d’une occupation marquée sur plusieurs siècles des Lémovices.

Les noms de lieux d’origine latine


Table de Peutinger, segment 2 représentant la Gaule

La Table de Peutinger est une source non négligeable dans l’appréhension de noms de lieux d’origine latine. Dessinée à la main sur du parchemin à la fin du XIIème siècle, cette ancienne carte est une reproduction d’un itinéraire romain présentant les routes et les principales villes de l’Empire romain constitutives du cursus publicus. La Table de Peutinger donne de précieux renseignements sur les stations routières impériales et par extension sur les noms de lieux antiques. C’est grâce à elle qu’on connaît aujourd’hui les noms de Cassinomagus (agglomération antique de Chassenon) et Augustoritum (nom de la ville antique de Limoges).

Marcel Villoutreix présente plusieurs séries de noms dérivés du latin. Il en retient majoritairement un, ceux formés avec le suffixe –acum. L’historien explique que la forme –acos dérivé du gaulois préexistait avant la conquête romaine. Les noms en –acum désignent généralement des territoires agricoles, des terres cultivables ou des exploitations. Ainsi nous avons Ruffiniacum, le domaine de Rufians qui a donné Rouffignac ; Solemniacum, le domaine de Solemnis pour Solignac ou encore Saviniacum pour le domaine de Savinus donnant Savignac. Brive prend son nom à partir de Briua le pont en langue gauloise ; Tulle prend le sien de Tutela, nom d’une déesse romaine, protectrice des personnes et des lieux.

Les toponymes à la fin de l’Antiquité tardive

Le toponyme Guéret doit son nom à la fondation en 670 d’un monastère par le comte de Limoges, Waractus qui, selon Marcel Villoutreix, est issu du latin vervactum. Waractus/Varactus était un aristocrate aquitano-roman vivant à la période franque. Le « W » tiendrait quand à lui d’influence germanique. Varactus désignait probablement le site au moment de la fondation du monastère. Récemment lors d’une conférence donnée en 2019, Yves Lavalade identifiait 16 toponymes d’origine germanique (Goux, Du-breuil…), issus de la période franque ou wisigoth.

Bibliographie :

Musées

Musée René Baubérot Arts & Traditions populaires, Archéologie & Ethnographie

Le musée René Baubérot est un musée d’arts et de traditions populaires abrité dans un prieuré Place Sainte Thyrse à Châteauponsac en Haute-Vienne. Fondé en 1943 par René Baubérot (1903-1976), il expose plusieurs collections archéologiques allant de la Préhistoire jusqu’à l’époque médiévale et des objets typiques du Limousin (meubles d’époques, tenues populaires, machines agricoles, métiers d’autrefois …) offrant un important fonds ethnographique.

Histoire du musée

Le musée est créé à l’initiative de René Baubérot, professeur d’histoire et de géographie passionné d’archéologie. A l’origine, le musée a été fondé pour accueillir les découvertes faites à la villa gallo-romaine de La Bussière Etable. Un premier fonds est constitué à partir des éléments exhumés sur le site archéologique. Depuis 1957, le musée est installé dans un prieuré bénédictin du XIVème siècle. En 1960, il est réorganisé une première fois et à cet occasion un inventaire-catalogue est publié. Puis entre 1973 et 1982, le musée est de nouveau réaménagé, cette fois-ci Paul Schweitzer (1907-1984) imagine de nouvelles pièces dédiés aux fonds ethnographiques. On lui doit la scénographie actuelle. En 1973, 3 nouvelles salles sont inaugurées, par la suite d’autres sont ouvertes, la 18ème est présentée au public en 1984. Dispersée sur trois étages, les salles du musée René Baubérot offrent un regard complet sur le Limousin souligné par l’ouverture en 1988, de la Maison du Terroir, annexe du musée. Afin de rendre hommage au travail des bénévoles, chaque salle porte le nom d’un de ces contributeurs. Le musée prend le nom de son fondateur en 1976 suite à son décès.


Portrait de René Baubérot

Le musée aujourd’hui

Labellisé Musée de France depuis 2003, le musée René Baubérot emploie aujourd’hui deux personnes à temps plein et fonctionne grâce au dévouement de sa Présidente, Danielle Chapelain, et de nombreux bénévoles de l’Association Notre Terroir fondé par René Baubérot. Soutenu par la DRAC Limousin, le musée a à cœur de rendre accessible la grande variété des collections présentées et de rendre plus lisible l’histoire des objets exposées. Le musée propose aussi des expositions temporaires et accueille de temps en temps des conférenciers lors de manifestations culturelles.

Aperçu de la collection gallo-romaine

La visite de la collection débute dès le rez-de-chaussée en extérieur où d’imposants blocs architecturaux sont exposés.


Chapiteau corinthien


Architrave


Coffres funéraires gallo-romains

La collection de vestiges gallo-romains occupe une grande partie du 1er étage du musée. La majorité des pièces présentées proviennent des fouilles du site de La Bussière Etable. Cette collection n’a cessé d’être alimenté, au fil des décennies, par des découvertes locales. En 1946, les premiers objets sont déposés au musée, offrant de multiples fragments de chars issus d’une riche sépulture gallo-romaine contenant des éléments décoratifs en bronze, un équipement de chasse et des outils en métal. Aujourd’hui, une grande partie de cette collection est détenue dans les réserves du musée d’archéologie nationale à Saint-Germain-en-Laye. En 1961, la collection s’agrandit et reçoit les découvertes faites sur un habitat antique : céramique sigillée, céramique commune, objets métallisés, outils de la vie quotidienne, bijoux et dès de jeux. Les collections d’archéologie médiévale ont malheureusement été retirés des vitrines à cause d’une muséographie trop datée.

Au fil des années, le musée a également fait de nouvelles acquisitions, c’est ainsi que des urnes cinéraire, en céramique et en verre, un autel dédicacé à Apollon, une statue à l’effigie de Jupiter/Taranis, un chapiteau corinthien… sont progressivement venus enrichir la collection. Aujourd’hui, le musée jouit d’une riche collection archéologique et expose au public des objets remarquables.

Les autres collections

Le musée présente aussi une collection archéologique de l’époque médiévale, des salles centrées sur les métiers d’autrefois et des objets du monde agricole.

Musée archéologique lémovice de Saint-Gence

En 2019, Saint-Gence a inauguré son musée archéologique lémovice. Après des années de fouilles menées dans la petite commune de 2000 habitants, un espace de la mairie est désormais consacré à la valorisation de son passé. Saint-Gence : un site lémovice peu connu Antérieure à la conquête romaine, l’agglomération antique de Saint-Gence n’a presque rien à envier à Augustoritum.

Saint-Gence : un site lémovice peu connu

Antérieure à la conquête romaine, l’agglomération antique de Saint-Gence n’a presque rien à envier à Augustoritum. C’est la mention du « Camp de César » à l’est du bourg de Saint-Gence dans la littérature scientifique régionale qui amena les archéologues à fouiller dans la petite commune. Ainsi, dès la fin des années 1970, des fouilles sont menées et c’est la découverte de fosses contenant des tessons de céramique qui vint confirmer le caractère exceptionnel du site.

Des années plus tard, ce ne sont pas moins de 50 000 amphores qui sont sortis de terre, elles sont aujourd’hui conservées entre les réserves de la DRAC (Direction des affaires culturelles) et les locaux de la mairie. La présence d’amphores souligne l’importance de la cité dans le territoire lémovice.

En tout, c’est plus de 6000m² de terrain qui sont inspectés permettant d’identifier des vestiges du IIème au IVème siècles de notre ère. Les fouilles ont pu mettre en évidence plusieurs grands ensembles occupés sous la période gauloise et augustéenne.

Un musée pour mettre en lumière un passé historique

Ce musée, on le doit principalement à l’initiative de la municipalité. Afin de mettre en valeur son patrimoine, la commune s’est donnée pour mission de consacrer deux salles de son bâtiment municipal à l’exposition et à la conservation d’une partie des collections archéologiques. Ainsi, le jeune musée offre, au travers de la présentation de 80 objets, un panoramique intéressant de l’histoire de l’agglomération antique. Chaque objet exposé en vitrine est accompagné d’une petite fiche explicative pédagogique.

Le musée archéologique lémovice est ouvert à la visite. Situé à 20 minutes de Limoges les locaux accueillant les collections sont accessibles à tous les vendredis et samedis de 14h à 18h et les dimanches de 10h à 12h et de 14h à 18h.

Musée Labenche à Brive-la-Gaillarde

Une brève histoire du musée

Le musée Labenche est un musée d’art et d’histoire situé dans la ville de Brive-La-Gaillarde en Corrèze. Le musée municipal est fondé en 1879 dans un ancien couvent à l’initiative d’Ernest Rupin, président de la Société scientifique, historique et archéologique de la Corrèze. Bien que le musée ouvre ses portes au grand public en 1883, les premières collections exposées sont avant tout celles de la société savante corrézienne. Ce n’est qu’en 1989 est prise le musée est transféré à l’hôtel Labenche.

Depuis plusieurs années, l’équipe du musée mène des fouilles archéologiques leur permettant de doubler les pièces exposées et mettant à jour plus de 100 000 ans d’histoire locale, notamment grâce aux 60 000 objets découverts dont 5 000 sont actuellement exposés. Dès la fondation, la vocation du musée se veut pluridisciplinaire. L’objectif est d’ouvrir les collections et de croiser les sources.

Aujourd’hui, le musée Labenche expose des collections d’histoire naturelle, des collections archéologiques, numismatiques, ethnographiques sans oublier les beaux-arts de la Préhistoire jusqu’à l’époque contemporaine.

Les collections

Au travers 17 salles d’exposition, le musée accueille des collections permanentes et des expositions temporaires sur l’histoire de Brive et de la Corrèze. Le musée Labenche s’efforce de retracer l’histoire locale depuis l’Antiquité. Majoritairement issues de fouilles archéologiques conduites au XXème siècle à Brive et dans ses environs, les collections gallo-romaines du musée (dont une petite partie est actuellement exposée) permettent d’imaginer et de comprendre les installations humaines présentes sur le territoire dès le Ier siècle. Ces collections témoignent aussi de l’avènement d’une production artisanale importante à la fin du Ier siècle jusqu’au IIème siècle. Sur cette période, des ateliers de fabrication de céramiques sigillées et de figurines de culte (enfant au cucullus, Vénus…) se sont installés sur le territoire de Brive probablement en raison de la présence d’un sanctuaire à proximité (Tintignac). La présentation thématique des collections permet d’appréhender un grand nombre d’aspects de la vie quotidienne des populations de la région à cette époque (religion, jeux, vaisselle, lampe, médecine, parure, productions artisanales…).

Horaires et accessibilité

Le musée est ouvert toute l’année au public sauf les jours fériés et les mardis de chaque semaine. Les collections permanentes du musée sont accessibles du 1er mai au 30 septembre de chaque année de 10 h à 12 h 30 et de 13 h 30 à 18 h, du 1er octobre au 30 avril de 14 h à 18 h. Quant aux salle d’expositions temporaires, celles-ci sont généralement ouvertes de 12 h à 18 h et le dimanche de 15 h à 18 h. L’accès aux expositions temporaires est gratuit contrairement à l’accès aux collections permanentes qui s’élève à hauteur de 5 € par personne.

Musée d’Art et d’archéologie de Guéret

Le musée d’Art et d’archéologie est un musée municipal de la ville de Guéret, localisé en Creuse et fondé en 1837 par la Société d’histoire et d’antiquités. Autrefois, le musée était localisé dans l’ancien palais du présidial devenu un hôtel de ville en 1835. Les locaux ont été mis à disposition du musée en échange de donation à la ville de collections. C’est seulement une année après sa fondation, en 1838 que le musée ouvre ses portes au grand public sous le nom de Cabinet d’histoire naturelle et d’antiquités de la Creuse.

Détenu et administré par la Société savante creusoise, les collections du musée s’accroissent considérablement en parallèle de leur développement, celle-ci est d’ailleurs renommée Société des sciences naturelles et archéologiques de la Creuse en 1852. Cependant, face à la précarité des conditions de conservation et au manque de place, le musée est contraint à déménager. En 1905, la ville de Guéret acquiert un ancien hôtel particulier construit à la fin du XVIIIème siècle et ayant servi sous Napoléon Ier, de résidence aux sénateurs du Limousin et depuis lors appelé « hôtel de la Sénatorerie ». D’importants travaux d’aménagement y sont menés afin d’accueillir les collections. Le transfert des collections s’achève en 1911 et le musée, couramment appelé « musée de la Sénatorerie ».

Du point de vue des collections antiques, le musée est connu pour détenir une tête de Taranis (dieu du Ciel et de l’Orage dans la mythologie celtique gauloise) et principalement de la statuaire gallo-romaine. Les collections muséales renferment d’autres pièces d’exception qu’il est possible de découvrir tout au long de l’année.

Cependant depuis 2018, le musée est en travaux pour rénovation jusqu’en 2022, il n’est donc malheureusement pas accessible et il est fermé aux visiteurs.

Musée archéologique de Clugnat

Le musée archéologique de Clugnat est situé sur la commune de Clugnat en Creuse. Le musée a pour principal vocation d’exposer des objets archéologiques découverts dans le département. Abrité dans un ancien presbytère, ce n’est que récemment lors des Journées européennes du Patrimoine de 2015 que le musée a été inauguré pour la première fois.

Bien que le petit musée réunit plusieurs outils (près de 25000 silex) datant de la Préhistoire, une partie de sa collection muséale comprend aussi des objets archéologiques de la période antique du Limousin. La particularité de ce musée réside dans l’origine de ces découvertes : une majorité d’entre elles ont été faites par les bénévoles et trois personnalités notables, Michel Gallemard, Gérard Gouyet et de Cédric Ricard. Les trois hommes ont menés des recherches à titre bénévole pendant quinze ans sur la commune et les alentours à le recherche de vestiges. Bien que modeste, la collection d’objets antiques permet de se plonger au cœur de l’histoire du Limousin à cette période. Le musée de Clugnat fait parti des rares musées régionaux à retracer l’histoire du Limousin antique à travers la découverte d’artefacts anciens.

Le musée est ouvert toute la semaine uniquement pour des visites scolaires tout au long de l’année. Il est aussi accessible au grand public mais seulement les samedis après-midis de 15h00 à 18h00 du mois de juin au mois de septembre. Le reste de l’année, le musée n’est malheureusement pas ouvert au public.

Musée des Beaux-Arts de Limoges

Un musée à l’architecture classique

Le Musée des Beaux-Arts de Limoges et du Palais de l’Évêché est situé à Limoges au jardin de l’Évêché. L’ancien palais épiscopal, construit entre 1766 et 1774, abrite depuis 1912 (année au cours de laquelle la ville devient propriétaire du bâtiment) l’un des plus grands et des plus importants musées de la région. Accolé à un jardin botanique qui surplombe la Vienne, le musée expose plusieurs collections de l’Antiquité à nos jours et s’efforce de retracer l’histoire de Limoges au cours des différentes périodes historiques.

Une collection archéologique importante

Pour l’époque qui nous intéresse le musée possède une collection d’objets antiques. Les collections archéologiques exposées au musée proviennent essentiellement des fouilles du la cité d’Augustoritum et de découvertes faites dans de la Haute-Vienne. Les nombreuses fouilles archéologiques qui ont eu lieu depuis plusieurs décennies à Limoges permettent d’avoir une bonne connaissance des modifications urbaines. Le musée expose plusieurs maquettes illustrant ces multiples évolutions : de la ville cité gallo-romaine, ne passant par la ville médiévale mérovingienne jusqu’au XIIIe siècle jusqu’aux maquettes des XVIIe, XVIIIe, XIXe et début XXe siècle. Cet ensemble permet de comprendre l’évolution de la ville et d’appréhender son extraordinaire croissance.

Si vous avez l’occasion de visiter le musée, vous aurez l’occasion de croiser certaines pièces archéologiques intéressantes témoignant du caractère gallo-romain de la région.

Un pôle documentaire accessible

Le musée possède son propre pôle documentaire dont le CEDRE (Centre d’études et de recherche sur l’émail), une bibliothèque et une photothèque. Ces fonds sont pour la plupart accessibles sur demande, c’est notamment le cas de la photothèque qui offre une service de reprographie payant pour les ektachromes, les diapositives et autres photographies. La bibliothèque met à disposition des monographies, des ouvrages et des périodiques en relation avec les collections muséales et l’histoire de Limoges. Une partie de son catalogue est d’ailleurs consultable sur le site de la Bfm de Limoges. Quant au CEDRE, il dispose de ressources archivistiques et iconographiques qui s’accroît au fur et à mesure des donations. Les fonds se composent essentiellement de pièces émaillées, de dessins, des correspondances d’historiens, manuscrits, études, pièces de forme inachevée et de catalogues de ventes inédits.

Musée Marius-Vazeilles de Meymac

Un musée organisé autour d’une figure locale

Le musée d’archéologie et du patrimoine Marius Vazeilles est un musée d’histoire abrité dans l’abbaye Saint-André de Meymac en Corrèze. Le musée expose différentes collections archéologiques en lien avec l’histoire de la région, de la Préhistoire en passant par le Moyen-âge jusqu’au XXème siècle. Au décès de Marius Vazeilles, (figure locale corrézienne et ancien garde forestier, député, archéologue et ethnographe), sa famille décide d’offrir l’intégralité de sa collection personnelle. Le musée est fondé en 1971 à l’initiative de sa famille à l’origine de l’association « Fondation Marius Vazeilles ». Ses collections personnelles entassées au fond de son jardin et accumulées lors de sa carrière, sont alors présentées au public et valorisées. Grâce au concours de la municipalité, un musée est fondé dans les murs de l’abbaye Saint-André de Meymac.

Des collections retraçant l’histoire de la Corrèze

Depuis 2015, la ville de Meymac est propriétaire des collections archéologiques. Le musée met ainsi à l’honneur, sur trois niveaux et près de 300m², vestiges et artefacts collectés par Marius Vazeilles au cours de sa vie. Une grande partie de ces collections provenaient essentiellement de trouvailles fortuites faites par les habitants. Outre le fonds permanent, le musée organise régulièrement des expositions temporaires, la plus notable d’entre elles fut celle de 2019 consacrée aux Gaulois. Parmi les collections présentes on retrouve plusieurs pièces importantes dont la Vénus gauloise du IIème siècle retrouvée sur le site gallo-romain des Mazières mais aussi des objets de la vie courante issues des fouilles conduites par Marius Vazeilles lui-même sur le site gallo-romain des Cars.

Un musée ouvert à tous, tout le temps

Le musée est ouvert au public une partie de l’année mais uniquement sur réservation pour les groupes, du mardi au dimanche de 10h à 12h en haute saison et de 14h30 à 18h en haute et basse saison. L’entrée est payante (pour consulter les tarifs ou plus de précisions, rendez-vous sur le site de la mairie de Meymac).

Associations

Gioux Patrimoine

L’histoire de l’association

Gioux Patrimoine est une association fondée en 2001 à l’initiative de Pierre Crouteix, maire de Gioux (1995-2001), pour prendre le relais de l’association du Quartier. Cependant, l’association est mise en sommeil pendant 7 années. En 2008 à l’instigation de Jean-Luc Léger, conseiller départemental du canton de Gentioux, elle est de nouveau relancée.
Notes : L’association du Quartier avait vu le jour en 1981 et avait pour objectif la promotion des activités rurales, artisanales, culturelles et des traditions populaires. On lui doit notamment les premières fouilles archéologiques menées sur les sites gallo-romains de Cubeyne et de Maisonnières.

Ses principales missions

Gioux Patrimoine a pour objectifs la sauvegarde, la mise en valeur et la transmission du patrimoine archéologique, historique et naturel de la commune de Gioux et des communes limitrophes. Chaque année, elle propose de nombreux événements, randonnées pédestres, conférences, visites (église, sites archéologiques…) et effectue des recherches sur l’histoire de la région dont les travaux sont souvent publiés. On peut par exemple nommer les recherches faites sur la paroisse de Gioux et l’abbé Ramade, Nouaille ou la Commanderie des Féniers.

L’association participe également à des manifestations extérieures telles que La Journée du Livre de Felletin ou, jusqu’en 2019, aux journées gallo-romaines des Cars. Plus ponctuellement, l’association prend des initiatives de défense du patrimoine (elle a notamment participé à la création en 2019 d’un jardin lapidaire pour ré inhumer des ossements exhumés de l’ancien cimetière de Gioux lors de travaux d’urbanisme). L’association est une structure associative modeste comptant une quarantaine d’adhérents.

Archéologie Paysage

L’histoire de l’association

En 1988, Jean-Michel Desbordes (historien spécialiste des voies romaines) et Bernard Valadas (géographe et professeur à l’Université de Limoges) fondent, en partenariat avec la DRAC, la Ville d’Uzerche et l’Education nationale un centre dédié à l’archéologie du paysage : le Centre Régional de Documentation pour l’archéologie du paysage (CRDAP).

Dans ce centre, ils reçoivent rapidement leurs premières classes. L’objectif était de faire découvrir aux enfants et grand public une méthode de lecture innovante des traces laissées par l’Homme sur son environnement : l’archéologie du paysage. Dès lors, l’association se donne pour mission d’accueillir le plus large public possible. Primaires, collèges, lycées, étudiants, centre des loisirs, l’association intervient pour tous les niveaux et met un point d’honneur à former l’œil dès le plus jeune âge. « Depuis le début, le principal message que l’on souhaite faire passer, c’est celui que l’environnement qui nous entoure n’a plus rien de naturel et qu’il est bien le résultat de centaines d’années de transformation menées par l’Homme », confie Corinne Michel-Dupuy, coordinatrice culturelle et pédagogique. Ainsi depuis plus de 40 ans, l’association forme, au travers d’ateliers pédagogiques et l’exploration d’autres disciplines (toponymie, histoire, géologie, géographie…), des clefs de lecture du paysage.

Point historique : Initialement, le centre de documentation était géré par l’Association des Antiquités historiques du Limousin en charge de la publication de la revue TAL (Travaux d’Archéologie Limousine). Ce n’est qu’en 2002, lorsque le bureau d’édition de la revue déménage à Limoges que la scission intervient : le CRDAP devint l’association Archéologie du Paysage et l’association des Antiquité historiques du Limousin prit le nom d’Archéologie du Limousin. Basée dans les locaux de l’hôtel Sénéchal d’Uzerche, l’association déménage quelques années plus tard pour ceux de la Papeterie dans un nouveau quartier.

Leurs principales activités

Basée à Uzerche l’association forme le public à la lecture du paysage par le biais d’expositions, de publications, de visites de sites, d’animations d’ateliers pédagogiques sur des chantiers de fouilles archéologiques ou de minis conférences. Ainsi, très présente auprès du milieu éducatif, l’association travaille depuis des années en étroite collaboration avec les écoles et accueillent même des classes découvertes sur 1/2 journée, une journée ou plusieurs jours. Soucieuse de faire reconnaître l’archéologie du paysage comme une science à part entière, elle forme aussi les enseignants lors de stages découvertes sur les sites archéologiques de la région et intervient également auprès de professionnels, de particuliers ou collectivités souhaitant être sensibiliser à l’archéologie du paysage.

La bibliothèque et l’exposition permanente

Depuis septembre 2020, l’association a rouvert au public les portes de son exposition permanente avec une nouvelle scénographie. L’exposition « L’archéologie du paysage en Limousin » propose de retracer l’évolution chronologique du paysage en Limousin et des traces laissées par l’Homme. A travers 5 salles thématiques, « Le Grand Paysage », « La frise chronologique », « Les vitrines », « La maquette » et « Le numérique et le tableau magnétique » les visiteurs peuvent retracer l’évolution du territoire limousin en plongeant dans une histoire évolutive depuis l’Antiquité jusqu’à aujourd’hui.


Vitrines de l’exposition permanente « L’archéologie du Paysage en Limousin »

Une bibliothèque attenante à l’association offre également la possibilité au public d’accéder à toute une riche collection de revues et d’ouvrages spécialisée dans l’archéologie du paysage et de la région.

Le bureau de l’association vous accueille du lundi au vendredi de 9h à 12h et de 14h à 17h à Uzerche, à la Salle des Machines au 4 allée de la Papeterie. Pour devenir membre contactez directement l’association.

Association Dupuytren Mémoire Vivante

Promouvoir l’histoire de Pierre-Buffière et de ses environs

En 1977, à l’occasion du bicentenaire de la naissance de Guillaume Dupuytren (1777-1835) est créée l’association Dupuytren Mémoire Vivante. Fondée dans la ville de naissance du baron, l’association s’intéresse principalement aux hommes, aux événements et aux lieux ayant marqué l’histoire de de Pierre-Buffière et de ses environs. Elle porte ainsi une grande attention aux lieux historiques proches de la commune. Reconnue d’intérêt général, l’association œuvre de manière scientifique, pédagogique et éducative à la valorisation du patrimoine culturel et historique de la commune de Pierre Buffière tout en veillant à la préservation de son environnement. Depuis 2010, les principales activités de l’association se sont essentiellement concentrées sur un travail de sauvegarde et de mise à jour de la villa d’Antone. Mais l’association ne manque pas de participer à des événements culturels (expositions) quand l’occasion se présente.

Un site déjà fouillé aux siècles derniers

La villa d’Antone n’a pas été découverte par l’association. Son existence est attestée dans les écrits des érudits de la région depuis le début du XIXème siècle, époque à laquelle elle est fouillée une première fois. Elle sera de nouveau fouillée environ 100 ans plus tard entre 1931 et 1938. Mais à ce moment-là, aucune association n’existe pour protéger et valoriser le site, il est alors laissé une nouvelle fois en friche avant qu’on ne s’intéresse de nouveau à lui.

Un cadre associatif pour la valorisation de la villa d’Antone

Le site gallo-romain de la villa d’Antone sort de l’oubli en 2010 avant de devenir une propriété officielle de la commune de Pierre-Buffière en 2012. Ainsi, le site fut mis à la disposition de l’association avant de signer, en 2014, une convention trisannuelle de mandat en faveur de la restauration de la villa. Par ailleurs, le travail fourni par les bénévoles, originaires des quatre coins de la région, s’effectue toujours en étroite collaboration avec la DRAC permettant la préservation du site et le maintien de son ouverture au public.

Lors de la visite de la villa, il est possible de découvrir un ensemble distinct d’un domaine bâti. Installés sur un haut plateau dominant la Briance et le Blanzou face à Pierre-Buffière, les vestiges gallo-romains du Ier siècle de notre ère laisse imaginer une installation remarquable. Thermes, nymphée (bassin recevant une source dite sacrée), égout, caniveau, aqueduc, tous ces éléments témoignent de magnifiques ouvrages et illustrent des prouesses techniques de l’époque.


Plan général de la Villa d’Antone

Le site est ouvert à la visite d’avril à octobre seulement. Les réservations sont possibles auprès de l’association uniquement.

Les Amis de Chassenon


Cassinomag, le bulletin d’informations de l’association, disponible en ligne

Ses principaux objectifs : de la conservation à la valorisation

Les Amis de Chassenon est une association fondée en 1959. Elle a pour objectif de favoriser l’aide à la recherche archéologique et l’information touristique et scientifique concernant les sites archéologiques de Chassenon.

L’essentiel de ses missions consistent à faire connaître et à animer des activités autour des vestiges gallo-romains du territoire. Dans le cadre de son action en lien avec le parc archéologique Cassiomagus, l’association est présente pour favoriser le regroupement et la collecte du mobilier archéologique de Chassenon, sa conservation et son dépôt. Ainsi, Les Amis de Chassenon conserve et exploite tous les droits patrimoniaux acquis depuis la création de l’association. L’association s’occupe aussi de la valorisation de tous les sites et de tous les édifices présentant un caractère historique constitutif du patrimoine de Chassenon.

Elle favorise également la participation de la population locale à la connaissance et à la mise en valeur dudit patrimoine, notamment par le biais d’organisation de réunions d’information sur l’évolutions des fouilles, les résultats de recherches et les études archéologiques, historiques récemment publiées. L’association collabore également à la rédaction de publications savantes et édite tout document se rapportant à l’histoire du site de Cassinomagus mais aussi de ses environs.

Des activités tout au long de l’année

Depuis plusieurs années, l’association s’atèle à organiser des événements destinées au grand public. Ainsi, en 2011 elle a organisé les « Rendez-vous de l’été » et les « Nuits des étoiles » et la « Journée des Amis de Chassenon » en 2012. Elle participe également à des expositions ou des commémorations en collaboration avec le Parc archéologique Cassinomagus.

Les membres de l’Association ont d’ailleurs le privilège de pouvoir visiter les autres sites archéologiques de la région et des environs. Elle se fait ainsi le porte parole de certaines actions culturelles et patrimoniales.

Les publications de l’association

Sur son site, l’association met à disposition, sous format PDF, des petites publications parmi lesquelles vous pouvez essentiellement retrouver :

L’association propose également des publications à visée pédagogique, destinée essentiellement aux enfants mais aussi à un plus large public.

Archéologie en Limousin

Archéologie en Limousin (ArchéoLim) est une association présente en Limousin depuis les années 1980. Elle conduit principalement des travaux de recherches pluridisciplinaires et interdisciplinaires intégrant toutes les sciences humaines et sociales qui contribuent à la connaissance des civilisations anciennes (topographie, histoire, géographie, histoire de l’art, toponymie, climatologie…).

Pour diffuser leur savoir, l’association fonde en 1981 la revue régionale Travaux d’Archéologie Limousine (TAL) avec des suppléments thématiques. Chaque membre de l’association participe, de près ou de loin, à la recherche archéologique en Limousin de la préhistoire en passant par l’Antiquité et le Moyen-âge jusqu’à l’époque contemporaine. A ce jour, TAL est une des rares revues archéologiques françaises inscrite dans un cadre strictement régional. Chaque année, la revue publie des articles de fond proposant des synthèses thématiques. Pour participer à l’excellence scientifique de la revue, un conseil scientifique siège pour examiner chaque article publié. La revue s’attache à privilégier six grand thèmes de recherche : les origines du paysage rural, les origines de la vie urbaine, les fortifications anciennes, les rites funéraires, la toponymie et la voirie antique. Avec plus de 30 tomes parus à ce jour, un nouvel ouvrage est publié chaque fin d’année au mois d’octobre. La revue s’adresse aussi bien aux passionnées qu’aux professionnels de l’archéologie et de l’histoire du Limousin sur les trois départements.

Pax Romana

Pax Romana est une association corrézienne de reconstitution historique créée en 2009 à Tulle. Par le biais de l’Archéologie Vivante, l’association reconstitue les habits des femmes et des hommes vivant à Rome et dans l’Empire romain sous les Antonins, une dynastie d’empereurs romains du IIème de notre ère.

L’association participe régulièrement à différentes manifestations culturelles (journées, conférences…) afin de faire découvrir leurs activités et partager leurs connaissances sur l’évolution des costumes dans l’Antiquité et notamment à l’époque romaine. Le but de la reconstitution historique est de recréer l’aspect de certaines époques ou événements historiques en s’appuyant sur des éléments matériels reproduisant la période concernée (costumes, armes, techniques artisanales, habitations, modes de vie…). L’intérêt des associations de reconstitution est la valeur des expérimentations menées. Néanmoins, il faut différencier archéologie expérimentale comme sciences à part entière et reconstitution historique. La reconstitution historique propose de reproduire des objets, des costumes, des événements (batailles…) au regard d’éléments connus issus des travaux menées et validés auprès de la communauté scientifique. Il n’est pas possible de reconstituer les hommes du passé, ni leur système de pensée et il faut prendre en compte que les connaissances historiques sont limitées par de nombreux facteurs. Il est important de garder à l’esprit que la reconstitution historique ne constitue pas une activité scientifique mais bien un loisir.

Mais alors, quelle valeur donner aux représentations faites lors des reconstitutions historiques ? Ces démonstrations offrent un cadre propice à l’imaginaire. Les associations de reconstitution historique permettent avant tout aux passionnés de s’adonner à leur passion : avoir un contact intime et précieux avec l’histoire. La reconstitution met en jeu des connaissances assez précises sur une période donnée, des sensations et des émotions fortes pour ceux qui y participent. La reconstitution permet aux « reconstituteurs » de revivre certains aspects du passé avec une certaine souplesse sur le plan de l’authenticité historique. Le but est le divertissement et n’a pas de visée scientifique. Cependant l’approche rigoureuse de la reconstitution historique permet d’ajouter un cadre éducatif visant à sensibiliser le public à l’Histoire.

Le but de l’association Pax Romana est avant tout de permettre aux membres de vivre leur passion pour l’Histoire antique mais aussi de faire découvrir au grand public la période dite de la Paix romaine imposée par l’Empire romain du Ier au IIème siècle aux régions conquises, Cela désigne une période de politique de pacification à laquelle Rome s’adonne pour asseoir son pouvoir sur l’Empire.

Archéocorrèze

Une association pour l’archéologie de terrain

L’association Archéocorrèze est créée à l’initiative d’un rassemblement de passionnés autour d’un même thème : l’Histoire régionale et l’archéologie. Les membres de l’association se désignent comme des prospecteurs pédestre de la Corrèze, ils parcourent principalement le département à la recherche de traces expliquant les anciennes installations humaines. L’association s’intéresse autant à la Préhistoire qu’à la période antique. Leurs prospections les mènent généralement vers la découverte de sites de hauteur, des chemins antiques, des gués méconnus ou toutes autres traces anthropiques anciennes encore visible dans le paysage.

L’association accorde une grande importance à la recherche de terrain que les membres mènent fréquemment sur les hauts plateaux corréziens. L’association compte moins d’une dizaine de membres sur Tulle. Leur approche pédestre et leurs connaissance du terrain s’accompagne de compétences en minéralogie, géologie et cartographie, complétée par la photographie aérienne. L’originalité de cette association est la méthodologie à laquelle les membres font appel pour étudier les vestiges humains.

L’esprit de l’association a principalement été forgé autour de la personne de Jacques Dubois, ancien notaire de Tulle, autodidacte et passionné de sciences. Initié à l’archéologie il fouilla de nombreuses grottes du département et de la région. Il eût à cœur de parfaire sa méthode d’analyse par l’observation, la déduction et l’expérimentation. Il s’intéresse notamment aux lieux minéralisés, intiment persuadé qu’ils ont pu être exploités pas l’homme. Dès 1980, il évoque ainsi la possible présence de zones minières gauloises. La construction de l’autoroute et la découverte de sites archéologiques dans un des secteurs miniers qu’il avait identifié, finit par confirmer ses suspicions. Il cartographia ainsi plusieurs ensembles miniers gaulois.

Un intérêt commun : la transmission

Soucieuse de transmettre leur passion pour l’histoire de la Corrèze ainsi que les résultats de ses recherches, l’association diffuse depuis plusieurs décennies quelques parutions via leur site internet (ceux-ci sont à retrouver dans la revue locale Lemouzi). L’association a notamment publié des résultats de recherches sous forme d’articles, disponibles en PDF, en lien avec l’histoire antique de la région :

Sociétés savantes

SSHA – Société scientifique, historique et archéologique de la Corrèze

Une Société savante de la fin du XIXème siècle

La Société scientifique, historique et archéologique de la Corrèze fait partie des trois grandes sociétés savantes de la région du Limousin. Fondée en 1878 sous l’impulsion de quinze passionnés, c’est la dernière société savante régionale historique créée. Initialement, son objectif était de regrouper toutes personnes s’intéressant à l’histoire, aux sciences et à l’archéologie régionale, tout en offrant l’opportunité à chacun de publier des articles dans le bulletin semestriel de la Société. Tout comme la SSNAHC – Société des sciences naturelles, archéologiques et historiques de la Creuse et la SAHL – Société archéologique et historique du Limousin, celle-ci se proposait de fonder un musée avec des collections privées données par ses membres.

Un musée pour abriter de prestigieuses collections

Un musée est donc crée. Ernest Rupin (historien de l’art, botaniste et dessinateur), membre émérite de la Société fut le premier conservateur en 1884 et lui donna son nom. Le musée est ensuite confié à la ville de Brive puis installé dans un vieil hôtel particulier. Au fil des années, la Société se dota d’une bibliothèque qui eut un certain succès puisqu’on la savait très fréquentée par ses membres et des amateurs. Au vue de l’accroissement de ses collections, le musée de la Société dût rapidement être relogé dans un bâtiment plus large. Dès lors, la ville de Brive lui permis d’occuper l’Hôtel Ségéral Verninac, puis l’Hôtel de Labenche et enfin le musée Ernest Rupin. Aujourd’hui l’ancien musée Ernest Rupin abrite les Archives municipales de la ville de Brive. Enfin, en 1989 le musée est transféré à l’hôtel Labenche et prend le nom actuel qu’on lui connaît : le musée Labenche.


Musée Ernest Rupin à Brive-la-Gaillarde

Bibliothèque et publications

À ses débuts, la Société organisait des séances de lecture de manuscrits, le deuxième samedi de chaque mois. Deux excursions annuelles étaient organisées au printemps et à l’automne dans le département ou dans les départements limitrophes. Aujourd’hui la Société est installée à Malemort dans des locaux plus vastes permettant une meilleure protection des collections. Les réunions mensuelles du dernier mardi se déroulent dans l’ancien couvent des Clarisses.

La Société assure une permanence à leur bibliothèque, organise des excursions culturelles et participe à des conférences et des colloques. Au delà de cette fonction, elle a pour vocation de partager leur savoir et leurs connaissances. Il est possible de prendre conseil auprès des membres pour des besoins de classement ou de lecture de documents anciens. Les archives de la Société scientifique, historique et archéologique de la Corrèze sont d’ailleurs très riches, tous provenant des fonds personnels des membres. Tout public, passionnés ou amateurs sont les bienvenus.

La Société publie aussi sa propre revue depuis 1878, le Bulletin de la Société scientifique, historique et archéologique de la Corrèze. Financé par l’adhésion annuelle des membres, le bulletin est cependant accessible à tous. De plus, toute personne passionnée d’histoire locale est susceptible de pouvoir présenter un article et être publié. Les auteurs sont généralement des passionnés d’histoire ou d’archéologie locale mais aussi des universitaires.

Les réunions mensuelles

Chaque dernier mardi du mois, aux Archives municipales à partir de 14h30, la Société donne librement des conférences à chaque personne morale ou physique qui en fait la demande. L’entrée y est d’ailleurs libre et le programme des conférences est à retrouver sur leur site. Il est possible de devenir membre de la Société en y s’acquittant de l’adhésion annuelle.

SSNAHC – Société des sciences naturelles, archéologiques et historiques de la Creuse

La première société savante du Limousin

La SSNAHC (Société des sciences naturelles, archéologiques et historiques de la Creuse) est une société savante creusoise fondée en 1832, elle est d’ailleurs antérieure à la création de la SAHL (Société archéologique et historique du Limousin). Elle est notamment connue pour avoir fondé le musée de Guéret dont elle a tenu l’administration entre 1837 et 1970. Avec près de 200 ans d’existence, la SSNAHC est héritière d’une riche littérature scientifique faisant d’elle une société savante incontournable dans l’actualité de la recherche en Limousin.

Une littérature scientifique à part

La SSNAHC publie et édite, chaque année depuis 1838, ses propres Mémoires dont certaines parutions sont directement disponibles sur le site Gallica de la BnF (https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb328133432/date). Cette publication regroupe principalement les travaux menés par les adhérents sur les sciences naturelles, l’archéologie, l’histoire, l’histoire littéraire, l’histoire de l’art et l’ethnologie. Ces travaux sont présentés lors de réunions publiques bimestrielles. En complément de ses Mémoires, la SSNAHC publie aussi la revue Etudes creusoises puis depuis 2015 elle édite les Carnets de la Creuse. Auparavant, la Société a publié le Bulletin de correspondance de la Société des sciences naturelles et archéologiques de la Creuse de 1893 à 1902. Parmi les premiers articles publiés dans les Mémoires, dans la catégorie Sciences archéologiques, plusieurs d’entres eux sont consacrés à l’histoire antique du Limousin. La SSNACH met aussi à disposition des membres, une bibliothèque ouverte les mercredis de 14h à 17h.

La Société met aussi à disposition, sur leur site, d’anciennes ressources directement téléchargeable au format PDF. Vous pourrez notamment y retrouver Mémoires, suppléments et dictionnaires. En parallèle, certains membres de la SSNACH participe également à des conférences et des interventions lors d’expositions ou événements culturels.

Pour faire parti de la SSNACH il suffit de vous acquitter des frais d’inscription annuels, ouvrant ainsi vos droits au service des Mémoires de l’année en cours.

SAHL – Société archéologique et historique du Limousin


Emblème de la Société archéologique et historique du Limousin

Une ancienne société savante

La SAHL (Société archéologique et historique du Limousin) est une société savante fondée en 1845 par le préfet Edme-Tiburce Morisot. A l’époque, elle est chargée d’organiser un musée local et régional d’archéologie, mais finalement quelques années plus tard, en 1852, on lui confie la gestion du Musée de la céramique. La SAHL a ainsi tenu l’administration du musée pendant 17 ans avant que cette chargée ne lui soit retirée pour être confiée à la Ville de Limoges.

En 1887, la SAHL est une corporation reconnue d’utilité publique par décret du Président de la République. Le siècle suivant, elle participe à la création de plusieurs fondations et se place de plus en plus, comme une société savante reconnue pour la scientificité de ses travaux et de ses publications.

L’époque des grandes fouilles

A partir des années 1930, la SAHL fouille certains sites antique de la Haute-Vienne :

Ses diverses activités

Outre ces activités archéologiques, la SAHL publie et participe ainsi à l’enrichissement de la littérature scientifique du Limousin. Elle diffuse ainsi sa propre revue Le Bulletin de la société archéologique et historique du Limousin depuis près d’un siècle et une lettre d’information que reçoit chacun de ses membres tous les mois. Les activités de recherches de ses membres ne se limitent pas à la période antique et l’accent est mis sur la période médiévale, moderne et contemporaine. Ainsi, parmi leurs publications marquantes on compte plusieurs monographies dont la Continuation de l’abrégé des annales du Limousin (années 1770 à 1790) de l’abbé Martial Legros, ses Tables des Bulletins de la Société, t. LXXXVI-CXVI, 1955-1989 et Sculptures gothiques du Haut-Limousin et de la Marche publiée sous la forme d’un catalogue d’exposition de 1956. Elle a aussi participé à la publication de 4 tomes du Nobiliaire du diocèse et de la généralité de Limoges de l’abbé Joseph Nadaud.

La SAHL organise aussi régulièrement des colloques et des conférences dans lesquels interviennent des chercheurs et des universitaires contribuant au développement de la recherche en Limousin. Ces interventions sont généralement décidés par les membres qui se réunissent chaque mois pour des sessions de travail dans le petit auditorium de la Bibliothèque Francophone multimédia de Limoges.

A ce jour, la SAHL fait partie des plus anciennes sociétés savantes du Limousin aux côtés de la SSNAHC (Société des sciences naturelles, archéologiques et historiques de la Creuse) et de la SSHA (Société scientifique, historique et archéologique de la Corrèze).

Bibliographie :

Sites archéologiques

Les thermes antiques d’Evaux-les-Bains

Aujourd’hui encore, la petite ville d’Evaux-les-Bains en Creuse est connue comme étant une station thermale. La qualité curative de ses eaux est attestée depuis l’Antiquité. Ivaunum (nom antique donné à Evaux) était un vicus (petite agglomération) qui doit essentiellement son existence, antérieure à la Conquête romaine, à la captation de ses eaux. Ce système de captage d’origine antique est par ailleurs toujours utilisé aujourd’hui.

Des fouilles fortuites aux premières découvertes


Patère en bronze, exposée au musée de la Sénatorie à Guéret en Creuse

C’est en 1806 que les premiers vestiges des thermes sont signalés par Jean-François Barailon (1743-1816). Mais il faut attendre 1833 pour qu’un premier bassin d’eau ne soit mis à jour à l’occasion de travaux destinés à accueillir un bâtiment thermal. Suite à cette découverte, les premières campagnes de fouilles sont menées des années 1838 à 1847 et les vestiges situés sous un éboulement de falaise furent en grande partie dégagés. Puis à l’occasion de la construction de nouveaux bâtiments, de nouvelles fouilles furent entreprises entre 1852 et 1858. C’est ainsi que le nom d’une divinité indigène Ivaos fut révélé. En effet, c’est la mise au jour d’une inscription votive, sur le manche d’une patère en bronze découverte dans un puits, qui permit de faire le lien avec le nom de la cité antique d’Evaux.

D’autres fouilles ont également eu lieu au XXème siècle. En 1971, lors de travaux de destruction destinés à élargir la voie d’accès aux thermes modernes, des murs datant de l’Antiquité ont été sortis de terre. Puis en 1972, les travaux révélèrent deux murs parallèles sur près de 200 mètres. On identifia alors une galerie d’accès large d’environ 6.70 m.

Les thermes

Les thermes romains d’Evaux ont probablement été construits au Ier ou au début du IIème siècle. Constitués d’une cour centrale, de piscines circulaires et rectangulaires, son décor était composé de marbre, de calcaire, de voûtes et de mosaïques comme en attestent les découvertes faites lors des fouilles. L’abandon des thermes semblent avoir eu lieu en plusieurs temps. Un incendie au IIIème siècle de notre ère (après l’an 260) provoqua de nombreux dégâts dont l’éboulement d’une partie de l’édifice. Une partie des thermes a cependant été restauré puis remise en service au IVème siècle.

Les thermes d’Evaux étaient directement encastrés dans la falaise afin de pouvoir capter directement les sources d’eaux qui s’en écoulaient. Les thermes antiques renfermaient plusieurs grands bassins richement ornés. L’alimentation en eau se faisait directement par les puits ou les canalisations en plomb. Un grand bain circulaire, d’un diamètre estimé à environ 7,80 m, a été découvert dans la partie nord de l’édifice. Guy Lintz estime que cette salle était la plus « luxueuxe des thermes », il y trônait également des statuettes en calcaire et une coupole en mosaïque la surplombait. Ce bassin circulaire donnait accès à deux autres bassins rectangulaires mesurant jusqu’à 17 mètres de long. Au centre des thermes, un cour ouvrait l’accès à des baignoires individuelles destinées aux personnes ayant certaines pathologies et nécessitant des soins spécifiques. Des sources d’eau chaude étaient captées pour alimenter le bâtiment. La découverte d’un puits de forme carrée amena les archéologues à penser que celui-ci aurait pu avoir une fonction religieuse. Et au sud du bâtiment, on distingua une longue galerie permettant d’accéder aux thermes.

L’eau

L’alimentation en eau potable des thermes était faite par un aqueduc dont son origine se trouve à Reterre où les sources de la Valazière étaient recueillies. L’eau circulait dans un conduit de granite recouvert de dalles plates. Pour certains historiens, l’eau revêt un symbole de la romanisation de la Gaule après la Conquête. Si l’on se réfère uniquement aux bâtiments publics, aux thermes ou aux aqueducs, l’eau se présente comme un bien utilitaire. Quant aux thermes, elles deviennent rapidement un édifice social adapté, selon Michel Labrousse, aux mœurs gallo-romaines. Lieu de cure, les eaux thermales étaient empreintes d’une certaine sacralité, dues aux qualités bienfaitrices qu’on leur accordait.

Découvertes lors des dernières fouilles

Depuis avril 2022, une équipe d’archéologues de l’INRAP fouille de nouveau le site en amont d’un projet d’aménagement. Cette prospection en profondeur, initiée par la DRAC Nouvelle-Aquitaine vise essentiellement à l’étude des vestiges gallo-romains identifiés depuis le début du XIXème siècle. A la demande de Prosper Mérimée, les thermes avaient été classés une première fois aux Monuments historiques en 1840. Actuellement c’est la partie nord de l’édifice qui est fouillé, elle est caractérisée par quatre bassins compris dans un plan rectangulaire tandis que la partie sud est davantage identifiable par la présence d’un bassin circulaire.

Les archéologues pensent qu’il pourrait s’agir d’un caldarium duquel jaillissaient trois sources d’eau autour d’une colonne de marbre surmontée d’un chapiteau et d’une petite statue. Cette salle a pu être fermée par une coupole ornée de mosaïques de pierres. Les eaux se déversaient vers un bassin rectangulaire, à côté duquel à l’angle nord-ouest un autre bassin, inconnu, a été mis à jour. Celui-ci présente un parfait état de conservation comme en témoigne son dallage en calcaire, ce bassin d’au moins 1,50 m de haut était probablement un tepidarium, ou bassin d’eau tiède.

Le bassin oriental, identifié comme étant le frigidarium est bine conservé comme en atteste la présence d’un escalier d’accès.

Bibliographie :

La villa gallo-romaine Sainte-Claire

De brèves fouilles

C’est la construction du lycée Auguste Renoir en 1958, à l’angle de la rue Edgar-Quinet (à l’emplacement de l’ancienne église Sainte-Claire de Soubrevas) que furent mis au jour les vestiges d’une villa antique. Des fouilles de sauvetage réalisées par la Société archéologique et historique du Limousin permirent, entre 1959 et 1961 de révéler l’aile thermale de la villa occupée entre le milieu du Ier jusqu’au IVème siècle.

Les vestiges exhumés


Vestiges de la villa gallo-romaine Sainte-Claire, vue du laconicum

Assez distinctement on peut identifier plusieurs pièces dont notamment des thermes attenantes à la villa. Ainsi, on observe les vestiges d’un praefurnium (salle dans laquelle s’ouvrent les fourneaux destinés à chauffer l’eau des pièces chaudes ou tièdes, elle est entretenue par des esclaves), d’un laconicum (salle de transpiration sèche, c’est la pièce la plus chaude des thermes), les restes d’un foyer et des chaînages de briques. Le caractère sous-terrain des vestiges empêche d’effectuer des vues aériennes et de discerner davantage les restes de la villa. Jean Perrier parle néanmoins de villa suburbaine orientée au sud, c’est-à-dire une habitation située dans une insulae et destinée, en fonction de sa superficie, à une riche famille. Elle se distinguait généralement par deux niveaux d’élévation avec une partie donnant sur la rue et se différencie de la villa urbana destinée au maître d’une propriété agricole en campagne.

Des vestiges méconnus… et en manque de visibilité

Le site n’est pas librement accessible. Pour y accéder il faut prendre rendez-vous auprès du directeur d’établissement du lycée Auguste Renoir. En 2014, le président de l’association Renaissance du Vieux Limoges, Michel Toulet, s’était positionné en faveur d’une ouverture du site au public et en libre accès. Il regrettait la confidentialité du site alors que la ville de Limoges est labellisée ville d’art et d’histoire.

Bibliographie :

PERRIER, Jean. 1963, « Notes D’archéologie Gallo-Romaine : La Villa Sainte-Claire à Limoges », in Bulletin de la Société archéologique et historique du Limousin.
PERRIER, Jean. 1993, Carte Archéologique de la Gaule 87 – La Haute-Vienne. Académie des Inscriptions et des Belles Lettres, p. 113.

Les vestiges de la villa romaine de Mansat-la-Courrière

Mansat-la-Courrière est une petite commune creusoise se trouvant à proximité du Plateau des Millevaches. Au-delà de son château et de son église, la ville possède un riche patrimoine antique malheureusement méconnu.

Un site fouillé… par ses habitants

Mansat-la-Courrière est un site vraisemblablement occupé depuis l’Antiquité comme l’attestent la découverte de vestiges remarquables d’une villa romaine et la présence du sanctuaire gallo-romain du Puy Lautard à proximité. L’histoire du site est méconnu. On sait seulement que Joseph Joullietton (1768-1829), dans son Histoire de la Marche et du pays de Combrailles, tome premier [et second] publié en 1814, mentionne l’existence de vestiges d’un édifice romain retrouvées à la Courrière en 1756. Il indique également la découverte régulière de tuiles et d’urnes funéraires romaines par les habitants. Cette mention, unique à ce jour dans la littérature locale, montre que le site était déjà connu depuis le milieu du XVIIIème siècle. Malheureusement, le site n’a jamais fait l’objet de fouilles officielles, seulement de découvertes fortuites au fil des siècles.

Fort de ce constat, on peut facilement supposer que le site, fouillé de manière sauvage, n’a pu délivrer toute son histoire. Néanmoins, des colonnes gallo-romaines en granit furent exhumées. Ces colonnes possèdent des moulures de base qui viennent soutenir les pierres des murettes bordant les chemins. Ce sont les seuls vestiges monumentaux parvenus jusqu’à nous. Un petit aqueduc déversant ses eaux dans un haut bassin a également été découvert. Des dalles gallo-romaines ont aussi été mises à jour lors des découvertes faites par les habitants. Ces dalles, encore intactes aujourd’hui, avaient la particularité de protéger un pavage de tuiles rouges plus sophistiqué.


Vestiges de l’aqueduc déversant ses eaux dans le bassin

L’Apollon de la Courrière

Le silence historiographique autour du site contraste avec la découverte en 1900 d’une statuette en bronze remarquablement bien conservée : l’Apollon de la Courrière. Daté approximativement du Ier et IIème siècle de notre ère, elle est découverte eu XXème siècle par des habitants. La statuette mesure environ 30 cm de haut et a été fabriqué selon les techniques de fonte en creux de l’époque. La précision de ses traits, la présence de pierres en argent incrustés dans les yeux et la finesse du creusement des pupilles montrent la qualité de cette réalisation et sa remarquable technicité.


Musée du Louvre, Département des Antiquités grecques, étrusques et romaines

Le contexte de découverte et l’histoire de la petite statue restent très flou. Seuls les journaux d’époque nous renseignent sur son sort. Ainsi, le journal Le Temps (daté du 4 novembre 1923) fait part de la découverte de la statuette. On y apprend que la statuette aurait trouvé dans un puits du hameau. C’est au curé archiprêtre de Bourganeuf, le chanoine Parinet, qu’elle est remise. Il en fait don à son tour, au musée de Saint-Germain où Salomon Reinach en fit une copie qu’il conserva dans les réserves. Enfin, Le Journal des arts (article du 8 septembre 1928) mentionne le don de l’Apollon de la Courrière par la Société des Amis du Louvre au célèbre musée parisien avec le concours de la caisse des monuments historiques. Elle intègre les collections du Louvre et en 1943, le bras droit du corps de l’Apollon parvient au musée, la statuette peut enfin être restaurée.

Pauline Vignaud

Le sanctuaire gallo-romain du Puy Lautard

La Creuse abrite de nombreux sites archéologiques dessinant le paysage antique du Limousin. Le sanctuaire gallo-romain du Puy-Lautard est un site du Ier siècle situé sur la commune de Saint-Pierre-Bellevue, à 755 mètres d’altitude.


Le fanum gallo-romain du Puy Lautard en 1993

L’histoire du site

Les fouilles menées entre les années 1986 et 1992 permirent de mettre à jour un fanum (petit temple gallo-romain de forme circulaire ou carrée) et plusieurs sculptures. Le sanctuaire était constitué de deux cellas (lieu du temple où la statue est exposée) de forme carrée et d’une galerie permettant de circuler autour des autels. Le site est notamment connu pour les remarquables panneaux exhumés lors des premières campagnes. En effet, quatre panneaux sculptés en calcaire bien conservés malgré leur côté parcellaire, ont pu être mis à jour. D’ailleurs, un des panneaux se trouvait encore au centre d’un des autels lors de la découverte, preuve de l’abandon progressif du site.

C’est Jean Marquaire et son équipe qui engagent dès 1980 les premiers sondages du site. Les fouilles permirent de dégager des murs constituant un bâtiment, le fanum, qui sont encore debout aujourd’hui à hauteur de 1,20 m. Les archéologues retrouvèrent également l’emplacement d’une fenêtre probablement ouverte plein nord et éclairant la galerie. Les pierres d’angles autrefois disparu, ont été récupéré. A l’est du fanum, on devine également une cour d’environ 50 mètres sur 30 mètres, offrant avec le petit temple une vraie place au sanctuaire. L’occupation du lieu est estimé sur plusieurs siècles entre le Ier et le IVème de notre ère. Les monnaies découvertes sur le site attestent une fréquentation accrue du sanctuaire pendant le IIIème et le IVème siècle. De tradition celtique, le temple a pu évolué au cours du temps et sa forme modifiée. Le temple et son enclos attenant occupaient en tout près de 1500m².

Le sanctuaire rural à double cella

Situé sur un axe de circulation d’une ancienne voie romaine, le sanctuaire du Puy Lautard semblait en retrait de la route principale. Installé au sommet du Puy, le temple comportait une double cella. Le fanum, de 27 mètres sur 11.8 mètres possédait deux absides rectangulaires dans la partie centrale de le façade est, percée de 4 portes. La cella nord a livré des enduits peints à motifs figurés, avec dans son intérieur la base d’une statue.

Les sanctuaires ruraux étaient généralement situés en dehors de la capitale de la civitas. Composées d’une enceinte cultuelle, ils enfermaient généralement d’un temple de tradition celtique avec parfois quelques bâtiments annexes (thermes ou théâtres). Pour le temple du Puy Lautard, on retrouve une enceinte culturelle, isolée, en hauteur, proposant une architecture originale. Le caractère de ces sanctuaires est profondément indigène ou gallo-romain, ainsi le plan du fanum du Puy Lautard est assez rare. Son enceinte serait directement hérité de la Tène (période communément admise entre l’an 450 et 25 avant notre ère).

Les dieux vénérés

C’est la découverte des quatre panneaux de calcaire qui permit aux archéologues de connaître les dieux vénérés dans le sanctuaire. Bien que fragmentaires, les plaques retrouvées sur le site permirent d’identifier les trois dieux suivants : Neptune, Apollon, Fortuna et une divinité féminine.

Neptune est représenté debout comme Fortuna quant à Apollon il pose avec une cithare et un trépied sur lequel monte un serpent. Le culte de Neptune est déjà attesté dans la région notamment dans les thermes d’Evaux-les-bains comme celui d’Apollon. Guy Lintz s’attache à dire que « Ces sculptures traduisent les imperfections d’un art provincial ». Selon lui, ces bas-reliefs ornaient les faces verticales d’un des autels.

Son usage

Proche d’une grande voie de circulation, il était principalement occupé par des voyageurs ou des habitants proches. La découverte de tessons de céramique, de monnaies de bronze, d’un verre de vitre et d’une clef de fer attestent l’occupation du site. Le tassement de la terre dans la galerie de circulation indique aussi le sens où déambuler ceux qui venaient prier.

Aujourd’hui consolidé et protégé, le sanctuaire du Puy Lautard est ouvert à la visite une grande partie de l’année.

Bibliographie :

La nécropole gallo-romaine de Pontarion

Située à quelques kilomètres de Guéret en Creuse, Pontarion est une petite commune sur laquelle fut découverte une nécropole gallo-romaine comportant 296 sépultures.

Un site archéologique préexistant

La littérature archéologique mentionne depuis le XIXème un temple consacré au dieu Priape. Les textes scientifiques régionaux font bien état de la présence d’artefacts sur la commune. C’est au début du XXème siècle qu’une nécropole gallo-romaine est mise à jour. Bien que le site ait fait l’objet de fouilles, celui-ci ne révéla son potentiel qu’à partir des premières prospections qui furent menées en 1986. La même année, la mairie de Pontarion signalait l’exhumation de sépultures à incinération sur le territoire de la commune. Cette découverte permit aux archéologues de faire le lien avec le site mentionné au début du siècle.

La découverte des vestiges funéraires


Coffres funéraires exhumés lors de la fouille de la nécropole de Pontarion

La nécropole et les modes de sépultures

La concentration de sépultures dans un lieu précis ne fait aucun doute : il s’agit bien souvent d’une nécropole (contraction du terme grec necros et polis en grec signifiant la cité de morts). La nécropole est un espace funéraire situé extra-muros (hors les murs de la cité) répondant non seulement à des normes d’hygiène mais aussi à une nécessité de marquer une séparation entre l’espace des vivants et l’espace des morts. Bien souvent, elle est située proche d’une voie de circulation permettant aux vivants de garder un lien avec les morts et Pontarion ne déroge pas à la règle. En effet, la nécropole se trouvait vraisemblablement à l’intersection de deux voies de communication dont une menant à Acitodunum (Ahun).

La nécropole peut regrouper plusieurs modes de sépultures. Selon la classe sociale des défunts, les sépultures variaient allant de la simple stèle au mausolée pour les grandes familles fortunées. Alors que la cippe (stèle en pierre sculptée) marquait l’emplacement du défunt et parfois sa représentation, la simple stèle était accompagnée d’une inscription indiquant son nom et les événements marquants de sa vie. La nécropole de Pontarion a essentiellement livré des sépultures à incinération.

Incinération et pratiques funéraires

L’incinération est une pratique funéraire attestée par les peuples gaulois depuis le IIIème siècle avant notre ère. Le défunt est généralement incinéré avec ses vêtements et ses bijoux puis ses cendres sont ensuite récupérées pour être déposées dans une urne en terre cuite ou en verre. Pour protéger les urnes contenant les cendres, on les déposait au centre d’un coffre en pierre (en Limousin, ils sont majoritairement en granite) déposé à même le sol dans une cavité naturelle. Le coffre était ensuite refermé et son bourrelet en assurait l’étanchéité. Autour du coffre, on disposait également des restes de la crémation : morceaux de vaisselle, clefs, bijoux ou outils. Les dépôts d’objets sont sensés accompagner les défunts vers la mort. Les sépultures données aux morts par les vivants servent à honorer leur mémoire.

Quelques objets révélés par la fouille

Le site a livré d’autres artefacts nous permettant d’en savoir un peu plus sur le mode de à cette époque. En effet, proche des urnes d’autres objets archéologiques ont été retrouvés. Monnaies, tessons de céramique, bagues, épingles, boucles de ceinture, miroirs, rasoirs, couteaux, pelles, clefs, coffrets, ustensiles de cuisine… au total une centaine d’objets du quotidien ont été sortis de terre.

Bibliographie :

La villa des Couvents

La villa des Couvents appelée aussi le gisement gallo-romain des Couvents est un site archéologique situé sur la commune de la Chapelle-Montbrandeix en Haute-Vienne.

Un site oublié

A l’instar des thermes la villa Brachaud ou de la villa Antone, le site des Couvents est méconnu du grand public. Il est pourtant mentionné dans la littérature locale par l’abbé Leclerc (1834-1920) à la fin du XIXème siècle. Il signale et situe les premiers vestiges de la villa à la Chapelle-Montbrandeix bien qu’elle n’apparaisse pas sur les registres cadastraux d’époque. Il faut attendre les années 1970-1980 pour que le site soit véritablement redécouvert et fouillé. Une longue campagne de fouilles a été mené de 1969 à 1979 par une équipe de bénévoles du Touring-Club de France dirigée par M. Dupuy. Le site est d’ailleurs classé aux Monuments Historiques depuis 1979. Bien que des vestiges aient été sortis de terre, le site reste peu valorisé et il est aujourd’hui enseveli par les herbes hautes. En 2013, à l’occasion des Journées du Patrimoine, l’association Vieilles Pierres et Patrimoine Rural de Saint-Bazile avait désherbé l’intégralité du site. Les visiteurs avaient pu redécouvrir la villa et ses nombreuses pièces.

L’histoire du site

La villa

Le site gallo-romain des Couvents a été occupé rapidement après la Conquête romaine. Mais les fouilles ont montré que le site était déjà un lieu habité par les Lémovices. Plusieurs monnaies ont permis de dater le du site et de délimiter 4 grande phases d’évolution de l’habitation.

La première phase d’occupation de la villa est peu connue et s’étendrait jusqu’à la fin du Ier siècle de notre ère. Plusieurs remaniements auraient été effectués et des endroits comblés pour poser de nouvelles fondations. Lors de la deuxième phase, Gérard Belligaud suppose qu’une des salles devait former une sorte de terrasse vu le remblai et les murs en petit appareil qui ont été retrouvé justifiant aussi sa surélévation. La troisième phase est la plus riche, de nouvelles pièces font leur apparition et on a retrouvé des éléments décoratifs (chapiteau corinthien, moulures, fragments de colonne en calcaire), signes de la création d’une nouvel espace de vie dans la villa. Des enduits peints le long des couloirs et galeries intérieurs de la cour attenante sont aussi découverts. La fonction de chaque pièce reste malheureusement inconnue. Lors des fouilles, certains vestiges ont intrigué les archéologues suggérant la présence de thermes comme le confirme la découverte d’un praefurnium. Les archéologues ont également pu mettre à jour un glaive gallo-romain relativement bien conservé. La réalisation de sondages plus poussés dans certaines pièces de la villa a amené Gérard Belligaud a envisagé le fait que l’habitation aurait pu être occupé au IVème jusqu’au début du Vème siècle. Lors de la quatrième phase, les vestiges de la villa ont probablement servi de refuge bien qu’il ne reste aucune attestation de cette hypothèse. La découverte de tessons de céramique permit de déduire l’existence d’anciens fours à proximité.

Le four

Lors de l’étude de la première phase de la villa, les archéologues découvrent à 75 mètres du site, un premier four de potier. Celui-ci aurait vraisemblablement peu servi vu son état. Il s’agirait possiblement d’un four de potier. Les fours de potiers antiques étaient généralement des installations à tirage vertical. Le foyer situé dans un canal allongé (l’alandier) alimentait une chambre de chauffe souterraine, des gaz de combustion s’infiltraient au travers d’une dalle suspendue et perforée (la sole) permettant de chauffer la charge à cuire déposée dans le laboratoire.

Aujourd’hui le four n’est pas visible notamment dû à la végétation qui la recouvre depuis les dernières campagnes de fouilles.

Bibliographie :

La villa de Chatain à Faux-la-Montagne

Sur la commune de Faux-la-Montagne en Creuse, une villa, dont les vestiges ont été régulièrement fouillés ces dernières années par des archéologues et des étudiants, a été mise à jour. Cependant, à ce jour pour des raisons de conservation, le site a fait l’objet d’un renfouissement. Les vestiges antiques ne sont donc malheureusement plus visibles aujourd’hui.


Vue aérienne du site antique de Chatain

Les campagnes de fouilles

Découvert en 1994 par un exploitant agricole, les vestiges antiques exhumés à Chatain sont le témoignage d’une occupation humaine de la fin du Ier siècle au IVème siècle de notre ère. En 2016, le site est prospecté et sondé pour la première fois. Par la suite, il fait l’objet de plusieurs campagnes de fouilles successives en 2017, 2018 et 2019. Un ensemble thermal attenant à une villa gallo-romaine est mis à jour.

Dans leurs rapports de recherche successifs de 2017 à 2019, Florian Baret et Gentiane Daviguo mentionnent la pauvreté et la rareté des sources écrites concernant le site de Chatain. Seuls les cadastres semblent renseigner sur la localisation du site et la possible présence de structures gallo-romaines. Fort heureusement les fouilles récentes viennent nous éclairer sur l’organisation de la villa. Ainsi, la campagne de 2016 a permis la découverte de sols en béton de tuileau, espaces chauffés et d’un seuil dallé. En 2017, les fouilles ont fourni de nouveaux éléments significatifs mais c’est en 2018 que les archéologues poursuivent leur travail, leur permettant de comprendre davantage le plan de l’espace thermal de la villa. Trois phases d’occupation sont identifiées : la première correspond au Ier siècle de notre ère, la deuxième se situe vers de la deuxième moitié du Ier siècle jusqu’à la première moitié du IIème siècle et la dernière phase s’inscrit dans la deuxième moitié du IIème siècle jusqu’à la fin du IIIème siècle de notre ère.

La villa et son espace thermal

Initialement, les archéologues avaient identifiés sept pièces mais ce sont finalement huit pièces qui sont exhumées mettant en exergue une dizaine de phases d’occupation de la villa. La fouille a permis de mettre en évidence l’annexion d’un bâtiment thermal à l’habitation. La sixième pièce semble être une troisième salle chauffée comprenant un hypocauste avec son propre praefurnium. Selon les archéologues, cette pièce a vraisemblablement subi un agrandissement. D’autres pièces, la troisième, la quatrième et la cinquième disposaient également d’un système de chauffe. Mais la fonction attribuée à chaque pièces de la villa reste incertaine.

La découverte de thermes annexés à une villa antique n’est pas rare dans la région puisque l’étude d’autres habitations en atteste également. A l’origine, les thermes romains sont privés et seules les villae de haute classe sociale disposent de bains ou de latrines. L’eau et son culte en Gaule étant très important, Michel Gayraud suppose que le thermalisme gallo-romain pourrait davantage être l’héritage d’une habitude religieuse héritée des Romains que l’adoption d’un mode de vie privé.

Bien que le site soit de nouveau sous terre, vous pouvez retrouver un reportage de France 3 Nouvelle-Aquitaine de 2019 « Archéologie : le site gallo-romain de Châtain se dévoile ».

Bibliographie :

Ressources

Découvrez les restitutions historiques de Jean-Claude Golvin

Si vous avez toujours rêvé de voir à quoi ressemblait Augustoritum, Cassinomagus, les thermes d’Evaux-les-bains ou le site des Cars, pas besoin de machine à remonter le temps, Jean-Claude Golvin (historien, architecte et ancien chercheur au CNRS) restitue pour notre plus grand bonheur les plus beaux sites antiques de la Gaule.

Reportages – Le sanctuaire gallo-romain des Pièces Grandes

Le sanctuaire gallo-romain des Pièces Grandes à Marguerides en Corrèze bénéficie lui aussi de plusieurs vidéos amateurs de grande qualité mettant la beauté du site. Vue du ciel, focus sur les cellas… les reportages suivants sont à l’image des temples : époustouflant et hors du temps.

Atlas Historique du Limousin

L’historique du projet

Le projet de l’’Atlas Historique du Limousin voit le jour en décembre 2014 à l’initiative du laboratoire EA 4270 CRIHAM (Centre de recherche interdisciplinaire en histoire, histoire de l’art et musicologie) et financé par l’IRSHS (Institut de Recherche des Sciences de l’Homme et de la Société de l’Université de Limoges). L’objectif de cet atlas sous format numérique est de rassembler des cartes, des données et des des études relatives à la géographie ou à tout phénomène historique spatialisé du Limousin. Ainsi, l’Atlas propose de nombreuses cartes produites dans le cadre de travaux universitaires. Celles présentées peuvent ainsi correspondre à l’ensemble du territoire de l’ancienne région administrative du Limousin, à l’ancien diocèse de Limoges, aux départements, agglomérations ou centres villes.

Des cartes du XVIème siècle à nos jours

Le site propose une navigation fluide au travers de trois volets : un premier volet donne accès à une base de données regroupant les cartes anciennes du Limousin produits entre du Limousin produites entre le XVIe et le XIXe siècle, un second volet présente les travaux des historiens et regroupe des des dossiers cartographiques thématiques et enfin, le troisième volet met en œuvre la réalisation d’une cartographie web dynamique de Limoges du XVIIIème siècle à aujourd’hui. Pour ce dernier volet, la prouesse technique réside dans la capacité du site à croiser les sources pour créer une carte unique, sur laquelle plusieurs couches vont venir se superposer. Ainsi, l’option de recherche temporelle permet de pouvoir découvrir des représentations géographiques de plusieurs époques.

L’intérêt d’un tel projet

La redécouverte de fonds d’archives anciens et de certaines colletions venus des réserves des Archives départementales de la région a notamment permis de regrouper et la création, virtuelle, d’un fonds cartographique éparse mais hétérogène. Parmi ces cartes numérisées on découvre l’Atlas Bautier, une œuvre initiée mais jamais terminée qu’on doit à Robert-Henri Bautier, archiviste de la Creuse et des Archives Nationales. Cet atlas est le regroupement de multiples planches de cartes, notices de commentaires et de listes de personnages associées à ces cartes. On peut ainsi accéder à de nombreuses cartes répertoriant des vestiges antiques de la région : cartes et calques sur les voies romaines, le Limousin « prélatin » ou les [camps] romains sont mis à disposition de tous.

La base de données CORREZEARCHEO

Véritable mine d’or pour tous férus d’histoire et d’archéologie, le site internet CORREZEARCHEO constitue une base de données rassemblant toutes les informations relatives aux sites archéologiques du département de la Corrèze.

Une cartographie interactive

Le site propose, par le biais de recherches avancées et d’une carte interactive, de retrouver de nombreuses données propres aux sites (miniers, funéraires, à tuiles…), aux habitats (fortifiés, rural, groupés…), aux édifies, voiries, dépôts ou tertres de la Corrèze situées entre le VIIIème siècle av n.è et le VIIIème siècle de notre ère. Près de 1000 ans d’histoire sont désormais accessibles. Cette cartographie archéologique constitue le matériau premier des archéologues souhaitant travailler sur la Corrèze de la Protohistoire au Haut Moyen âge. L’objectif de la base de données est, avant tout, de constituer un outil pour les chercheurs s’inscrivant dans le cadre du Projet Collectif de Recherche « Habitat rural antique de la moyenne montagne corrézienne ».

Un projet de refonte

En 1992 était publiée pour la première fois par Guy Lintz la Carte archéologique de la Gaule 19 : La Corrèze. Cette collection de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres lancée en 1931, relancée en 1988 est chargée de recenser, d’étudier et de publier, département par département, l’ensemble des découvertes archéologiques de la France de l’âge du Fer au début du Moyen Âge (de 800 av. n.è. à 800 ap n.è.). Un pré-inventaire, dressé par ordre alphabétique, est ensuite dépouillé dans sa totalité avant d’être soigneusement analyser, critiquer puis dater. Ce travail est réutilisée dans la rédaction d’une synthèse rigoureuse. Pour la CAG consacrée au département de la Corrèze, la base de données portée par l’un de laboratoires de l’Université de Clermont-Ferrand, se constitue comme une préparation préalable à la seconde édition refondue du dit volume.

Bornimétrie

Bornimétrie est un site dédié aux bornes routières gallo-romaines du territoire lémovice (Haute-Vienne, Creuse, Corrèze, Charente limousine …), bien que son périmètre d’application s’étende à toute la Gaule et l’Empire romain.

Souvent passées inaperçues, les bornes gallo-romaines recouvrent une partie du territoire régional. Lorsque les archéologues sont amenés à localiser de potentiels sites à fouiller, ces bornes se révèlent alors essentiels pour l’identification de vestiges antiques. Bien que le temps et l’érosion de la pierre ont souvent effacé les inscriptions gravées dessus, les bornes gallo-romaines s’avèrent être des matériaux archéologiques précieux. Au delà de cette première utilité pour l’identification, les bornes gallo-romaines du Limousin sont des traces à part entière d’une activité humaine ancienne mais aussi les premières traces visibles dans le paysage régional en dehors des sites archéologiques. Les bornes sont généralement reconnaissables par leur forme circulaire, leur aspect érodé et la forme du cavet (moulure creuse et concave).

Le site Bornimétrie présente les travaux effectués sur l’étude des bornes gallo-romaines de la région tout en s’attardant à rendre accessible ces découvertes au grand public. Divisé en plusieurs catégories, le site propose de découvrir comment ont été constitués ces bornes, dans quel contexte, leur situation géographique et leur spécificité jusqu’aux méthodes utilisés pour les mesurer et les reconstituer.

Les bornes militaires ou bornes routières étaient des éléments essentiels des voies romaines dans l’Antiquité, elles indiquaient principalement les distances mesurées en milles romains. Élevées de mille en mille, les bornes romaines comportaient différentes inscriptions : le nom du magistrat ou de l’empereur, accompagné de sa titulature, ayant fait réparer ou installer la route, la distance ente le lieu d’implantation et le lieu de départ/d’arrivée et une formule (fecit, refecit…). Outre leur fonction de communication, les bornes romaines ont été considéré par certains historiens comme des moyens de manifestation du pouvoir impérial romain. Mais les bornes servaient aussi à donner des informations territoriales, en cas de contestation, elles étaient utilisées comme référence pour définir les responsabilités de chacun face à l’administration romaine.

Au temps de l’Empire romain, ce ne sont pas moins de 700 km de routes romaines qui traversent le Limousin. Usées par le temps, quelques unes d’entre elles se dressent encore le long de la campagne limousine, trace inéluctable des anciennes voies romaines. Une partie d’entre elles sont d’ailleurs classées aux Monuments historiques.

Reportages – Les ruines gallo-romaines des Cars

Au même titre que Tintignac, le site des ruines gallo-romaines des Cars a lui aussi fait l’objet de plusieurs reportages vidéos…. et ce depuis la fin des années 1960 ! Le site s’est rapidement imposé comme un lieu touristique et archéologique incontournable de la Corrèze.

Reportages – Le site gallo-romain de Tintignac

Le site gallo-romain de Tintignac en Corrèze a fait l’objet de nombreux reportages cette dernière décennie. Des chaînes de télévision locale jusqu’aux chaînes Youtube, le site archéologique a suscité un intérêt notable et bénéficie encore aujourd’hui d’une certaine renommée, que ce soit auprès du grand public que des professionnels de l’archéologie.

Actualités

Festiv’antique, le festival de Coriobona


Coriobona Village Gaulois, l’association et l’archéosite des Gaulois d’Esse en Charente Limousine organise pour le 14, 15, 16 & 17 juillet 2022 un festival de l’Antiquité. Au programme : des conférences, 100 à 150 reconstituteurs en tenue, des troupes de reconstitution historique couvrant une période de 8 siècles d’histoire, des expérimentations archéologiques, des stands de démonstrations d’artisanat, des combats de troupe, un marché historique, des camps… Le site accueille pour la première fois le plus gros événement de reconstitution antique de l’ouest de la France !

La Légende du carnyx : la nouvelle série-reportage corrézienne


La chaîne Youtube, Corrèze Télévision a publié fin 2021 deux épisodes de sa nouvelle série de reportages intitulée « Légende du carnyx ». Pour cette série, l’équipe interviewe Christophe Maniquet, archéologue à l’INRAP et responsable des fouilles programmées en 2004 lors de la découverte du dépôt d’armes sur le site de Tintignac, à Naves (Corrèze). Au total dans une fosse d’1m10 de côté, 7 carnyx, des casques, des épées, des fer de lances et une multitude d’objets en bronze sont découverts.

Les Gaulois d’Esse, Coriobona et l’armement gaulois mis à l’honneur


Dans sa dernière série Youtube, Nota Bene alias Benjamin Brillaud met en avant l’histoire de l’armement gaulois. Dans un reportage tourné il y a 2 ans, le Youtubeur aux 1,9 MILLIONS d’abonnés présente aux côtés de Guillaume Reich, l’équipement des guerriers gaulois. Tourné dans le village de Coriobona, chez les Gaulois d’Esse, ces deux vidéos dédiées aux gaulois et à l’archéologie offre un aperçu complet des tenues de combat des Laténiens. La vidéo montre également l’apport de l’archéologie protohistorique et le travail mené par les troupes de reconstitution historique. Le tournage de la vidéo a aussi été possible grâce à Acta et à l’association Drungo.

Journées européennes de l’archéologie

Les 18, 19 & 20 juin auront lieu les Journées européennes de l’archéologie, l’occasion de découvrir le patrimoine historique et archéologique de la région. Petit tour d’horizon, par département, des sites et musées régionaux ouverts pour ces trois jours d’exception.

En Haute-Vienne : Lémovices… et céramique

A Saint-Gence, découvrez l’histoire de la commune au musée archéologique lémovice à seulement 20 minutes de Limoges. Ce petit musée situé dans les locaux de la Mairie, rassemble une partie du mobilier archéologique découvert lors des fouilles menées dans la commune ces dernières décennies. A cette occasion, l’entrée au musée sera gratuite !

A Saint-Hilaire-les-Places, à l’Atelier-Musée de la Terre, venez découvrir l’artisanat tuilier en assistant à la conférence du céramologue Vincent Serrat (INRAP), spécialiste des créations antiques lémovices. A cette occasion il donnera une conférence le samedi 19 juin de 16h à 17h30 sur « L’artisanat potier gallo-romain : quelques fours découverts dans la cité des Lémovices et ailleurs ; et quelques céramiques régulièrement rencontrées sur le Plateau de Millevaches ». Il reviendra sur le mode de fonctionnement des fours de potiers romains (Masserat, Brive…). Des démonstrations de cuisson au bois de céramique sigillée dans un four type gallo-romain reconstitué sont prévues le samedi de 10h à 12h et de 14h à 18h.

Revenez sur les pas des Gallo-romains en Charente limousine

Si vous n’avez jamais eu l’occasion d’aller visiter les thermes romains les mieux conservés de France, c’est l’occasion ! Le Parc archéologique de Chassenon vous accueille pour ces trois journées exceptionnelles. Au programme, ateliers, visites guidées et visite libre du site. Une visite guidée virtuelle du temple sera proposée au public sur réservation uniquement. Immersion totale grâce aux casque de RV !

Deux autres visites guidées sont prévues dont une sera consacrée à la présentation des thermes et l’autre sera dédié à la recherche des maçons de Cassinomagus (visite des salles voûtées). Les deux visites auront lieux les samedi 19 et dimanches 20 juin de 15h à 16h et de 16h à 17h30.

En Corrèze : les collections archéologiques du musée Labenche, de Tintignac et la villa antique du Champs du Palais vous attendent

A Brive, venez découvrir l’histoire de la ville durant l’Antiquité au musée Labenche en explorant les différentes salles d’exposition. Le musée propose également des ateliers avec l’association Arkeo’hero en faisant participer les enfants à des minis fouilles comme apprentis archéologues. Ces ateliers auront lieu les samedi 19 et dimanche 20 juin de 10h à 12h sur réservation uniquement. L’association Anthro’potes proposera également des ateliers pour enfants avec comme thème la découverte de sépulture ancienne. Les ateliers auront lieux les samedi 19 et dimanche 20 juin de 14h30 à 16h sur réservation.

Une conférence sur le site et les objets de Tintignac animé par Christophe Maniquet et Jean Boisserie aura lieu le samedi 19 juin de 18h30 à 20h à la Chapelle de la Providence, 11 boulevard Jules Ferry. L’artisan Jean Boisserie présentera la reconstitution d’un carnyx à partir de ceux découverts dans le célèbre dépôt d’armes de Tintignac en 2004.

A Meymac, une conférence sur les coulisses de l’archéologie aura lieu le samedi 19 juin à 18h au cinéma de la ville. Ce sera l’occasion de découvrir le rôle du Service régional de l’archéologie (SRA).

A Bugeat, une visite du site du Champs du Palais aura lieu le vendredi 18 juin à 15h, les réservations sont obligatoires au 05 55 95 19 15 ou à l’adresse mail suivante : contact@mariusvazeilles.fr

ARCHEOLOGUEZ VOUS !


La nouvelle exposition du musée Marius Vazeilles à Meymac en Corrèze vous attends ! Du 1er juin au 31 octobre, venez découvrir les outils des archéologues et à voyager sur les terres de Haute–Corrèze du Ier au IVème siècle de notre ère. Une épopée spatio–temporelle éducative et inspirante pour les curieux de tous les âges !


Le musée situé dans l’abbaye Saint-André vous ouvre ses portes du mardi au samedi de 10h à 12h et de 14h30 à 18h30 et le dimanche de 14h30 à 18h30. Pour toutes demandes de réservation, vous pouvez les contacter au numéro au 05 55 95 19 15.

EXPOSITION – « Tintignac, 2000 ans et 1 jour » à Sarran


En partenariat avec l’INRAP, le musée du président Jacques Chirac à Sarran en Corrèze présente sa nouvelle exposition « Tintignac, 2000 ans et 1 jours », du 1 er juillet au 15 novembre. Venez découvrir d’exceptionnels objets gaulois exhumés lors des fouilles du site de Tintignac-Naves.

Après 16 années de restauration, une trentaine de fragments en bronze et d’artefacts antiques (casques, carnyx plaque animalière…), des objets uniques au monde reviennent prendre place en terre corrézienne. Une collection à la portée de tous pour explorez l’histoire antique du Limousin.